Les sorties amicales des Verts se suivent et se ressemblent. C'est l'enseignement majeur à retenir du rendez-vous de mardi soir, à Rouen (France), face aux Aigles du Mali (1-1). L'équipe nationale n'a pas répondu aux attentes nées de l'euphorie engendrée par la qualification à l'ultime tour des éliminatoires combinées de la CAN et coupe du Monde 2010. Elle est restée dans ses starting-blocks au lieu d'enflammer une rencontre sans enjeu. Pourtant, sur le papier, le groupe réuni en Normandie par le staff technique a de la qualité : Antar Yahia, Belhadj, Matmour, Ghezzal, Djediat... pour ne citer que ceux-là. Malheureusement, sur le terrain, les Verts ont eu beaucoup de mal à afficher les belles qualités que tout le monde leur reconnaît. Il existe un net déphasage entre les qualités (avérées) du groupe et ce qu'ils démontrent sur le rectangle vert. C'est quand même inquiétant à environ 16 semaines du déplacement au Rwanda. Nonobstant le résultat de la rencontre (1-1), y a-t-il de réels signes d'inquiétude à nourrir vis-à-vis d'une sélection à la recherche de son passé glorieux. Une bonne sélection a le droit de rater une sortie, mais pas celui de « descendre » au-dessous du seuil permis. Les satisfactions se comptent sur les doigts d'une seule main. D'abord, la confirmation du talent du nouveau capé Ghezzal, qui a effectué de bons débuts avec les Verts. Ensuite, la belle prestation du keeper Nassim Ousserir, qui s'est fort bien illustré après son apparition en seconde mi-temps. Il a bouché un trou à ceux qui avaient programmé son « élimination » au profit d'un jeune concurrent. Enfin, il y a le but égalisateur arraché par Abdeslam sur un tir canon. Pour le reste, il faut repasser. Le staff technique dispose de quatre mois pour donner un autre visage à l'équipe nationale, surtout sur le plan de la qualité du jeu. C'est à ce niveau que le bât blesse. A l'exception de la seconde mi-temps contre le Sénégal (3-2), les Verts n'ont jamais emballé leurs supporters sur le plan du spectacle. Cette donnée est extrêmement importante dans le parcours d'une sélection qui aspire à retrouver le rang qu'elle occupait dans les années fastes du football algérien. Gagner, c'est bien ; le faire avec la manière, c'est encore mieux ! Les Verts ne peuvent prétendre au label de qualité sans ajouter la manière au résultat. Sur le premier critère, la sélection nous a souvent laissés sur notre faim depuis le début des années 1990. Mardi soir, face à une sélection malienne profondément rajeunie et privée de ses cadres, Diarra, Kanoute, Sissoko, Keita, l'équipe d'Algérie a disposé du cuir plus longuement que son adversaire sans pour autant en faire un bon usage. Une remarque : des Verts se permettent des libertés qu'ils ne prennent jamais avec leur club. Il n'est pas utile de citer des noms. Le sérieux qu'ils affichent au cours de leur prestation dans les différents championnats européens qu'ils fréquentent chaque week-end, laisse place, en sélection, à un jeu porté sur l'individualisme, l'exploit individuel au détriment de la discipline collective. Le sélectionneur Rabah Saâdane a déjà donné un élément de réponse à cette situation en prévenant : « Nul ne sera sélectionné s'il ne joue pas comme titulaire au sein de son club ». Le message est clair. Celui qui n'est pas compétitif n'aura plus le droit de prétendre à une sélection. C'est la première étape du renouveau espéré. La seconde consistera à élever le niveau de la sélection sur le plan technique. La raréfaction des stages et regroupements ne saurait être une excuse pour expliquer la faiblesse du rendement des Verts. Toutes les sélections de la planète sont confrontées au même problème qui a pour nom les dates de la FIFA. Les joueurs se préparent en club et jouent en sélection. Rabah Saâdane l'a compris depuis longtemps. Cette règle, il va la mettre en pratique pour mieux contourner les impondérables nés du réaménagèrent du calendrier international. La qualification au dernier tour des éliminatoires de la CAN et coupe du Monde 2010 place l'équipe d'Algérie dans une nouvelle situation. Vis-à-vis de l'opinion, de ses supporters, elle est appelée à revoir son ambition initiale (qualification à la CAN) à la hausse. Le match face au Mali est loin d'être un grand motif de satisfaction.