L'Opep a laissé inchangé son plafond de production à 27,3 millions de barils par jour lors de la réunion consultative tenue hier au Caire en marge de la réunion des pays de l'Opaep. Le suspense avait été maintenu jusqu'à la veille de la réunion. Mais la déclaration vendredi du ministre iranien du pétrole, Hosseini Nozari, a fini par écarter une éventuelle décision de réduction. L'Iran, qui a l'habitude d'être plus offensif, a déclaré par la voix de son ministre du pétrole que l'Opep allait préparer des données chiffrées pour la réunion du 17 décembre à Oran. Le fait qu'aucune décision de réduction de la production n'ait été prise peut être interprété comme de la faiblesse par le marché. Cela peut aussi signifier que la réduction de 1,5 million de barils par jour n'a pas été totalement appliquée par tous les pays membres. Ce qui est un autre facteur négatif pour l'Opep. Mais sur un autre plan, le fait que l'Organisation ait voulu contrôler la conformité de tous ses membres avec les nouveaux quotas décidés le 24 octobre, avant de prendre une nouvelle décision de réduction de sa production, peut aussi renforcer sa crédibilité. L'absence d'une décision signifie aussi que l'application de celle du 24 octobre n'est pas encore concrétisée à 100%. Cela peut être dû aussi bien à une indiscipline comme à la difficulté matérielle d'enlever rapidement 1,8 million de barils. Selon les informations fournies par des sources crédibles, la décision était appliquée à environ 75% vers le 20 novembre. Il restait environ 500 000 barils par jour à enlever encore. Lors d'une conférence de presse tenue hier au Caire, le président de l'Opep et ministre algérien de l'Energie, Chakib Khelil, a indiqué que le respect des baisses de production de septembre et d'octobre était autour de 85%, alors que le secrétaire général de l'Opep a parlé d'un respect à 100% de la réduction de septembre et de statistiques situées entre 57 et 80% selon les sources pour la réduction d'octobre. Mais d'ici à la mi-décembre, les données seront mieux cernées. Sur un autre plan, le report d'une décision de réduction a pu aussi être motivé par des négociations qui ont lieu avec un autre grand producteur de pétrole, la Russie. Pour ne pas supporter seule le fardeau, l'Opep a demandé aux autres pays producteurs non membres de l'Organisation de la soutenir. Le ministre russe Serguei Shmatko a déclaré, quelques jours avant la réunion du Caire, que la Russie allait coopérer avec l'Opep pour défendre ses intérêts sans exclure une réduction de la production. Concernant le prix du baril de pétrole, le roi Abdallah d'Arabie Saoudite a indiqué, dans un entretien publié samedi par un quotidien koweitien, que le prix équitable du pétrole est de 75 dollars le baril. Pour le ministre irakien, le prix juste serait de 80 dollars le baril. Tandis que le Qatar estime qu'un plancher de 70 dollars le baril est nécessaire. Pour le Venezuela, le prix juste serait de 80,90 dollars… L'Iran avait déjà déclaré qu'elle préférait un baril de pétrole à 100 dollars. Pour l'instant, le baril de pétrole se situe autour de 54 dollars. Lors d'une conférence de presse, le président de l'Opep a indiqué que les ministres avaient convenu de prendre toute action supplémentaire le 17 décembre prochain pour stabiliser le marché. Les premiers pronostics évoquent déjà une réduction minimum de 1,5 mbj à Oran.