Chelghoum Laïd, l'une des communes les plus cossues de la wilaya de Mila, souffre de plusieurs maux. L'état délictueux des routes et de la voirie, l'hygiène publique « malade » et la défection avancée de l'éclairage en sont l'illustration édifiante. Nous avons fait parler un label varié de citoyens. Les avis de médecins, fonctionnaires, retraités, jeunes chômeurs et lycéens consultés convergent tous vers le même constat affligeant : « Chelghoum Laïd est une ville abandonnée par ses enfants », disent les uns. « La cité ressemble à un douar, si ce n'est à un dépotoir sauvage », rétorquent les autres. « Si les locataires de l'Hôtel de ville sont incapables de gérer les ordures, la voirie, les crevasses et les nids-de-poule qui jonchent les chaussées, qu'ils rendent le tablier », résument les plus coléreux. Ce sont là les principaux griefs retenus par la mémoire collective contre le conseil communal d'une municipalité aux ressources financières enviables. Deux médecins, dont un spécialiste, accostés au détour d'une discussion, se disent « scandalisés du fait qu'une commune aussi riche ne puisse pas venir à bout des phénomènes des dépotoirs urbains qui fleurissent un peu partout, ainsi que les routes et trottoirs éventrés ». Et d'ajouter : « Après tout, la population ne réclame pas des autoroutes ou des buildings grand standing, mais juste des routes carrossables, un peu de propreté et l'amélioration du cadre de vie ». Force est de reconnaître effectivement que les carences ci-haut relevées, auxquelles se greffent aussi la problématique des projets en dormance, quoiqu'elles remontent à l'ère de l'équipe communale sortante, ont atteint des pics alarmants. Des cités entières dans l'obscurité totale, des ordures ménagères qui s'empilent jusqu'au pied des immeubles et les soi-disant aires de jeu, des chaussées disloquées et à la limite de la praticabilité, des regards obstrués et des tronçons routiers inondés à la moindre précipitation, des projets en dormance, c'est la triste réalité d'une ville qui a perdu tous ses repères. Les accusations du maire « Je tiens à préciser que plusieurs projets sont lancés, alors que d'autres sont en voie de l'être. Je cite le cas du revêtement du dédoublement sur 2,4 km de la sortie nord de la ville vers Ferdjioua, la route des poids lourds, des accès principaux de la cité Ouskourt, la prise en charge de l'AEP de Mechta M'zara, l'assainissement du réseau des eaux usées au niveau des Mechtas Bouaziz Khelifa, Seghiri 1 et 2 et Boufoula, l'achèvement de la pose du carrelage lots E et F et l'aménagement de 7 écoles pour un montant global de 6,5 millions de dinars. En outre, les travaux de réhabilitation des routes desservant les Mechtas de Dakhla, Chettaba, El Guentra et Safel Lamghalssa ont atteint 40% de taux de réalisation », s'est défendu le P/APC, Allaoua Madi. Les défaillances récurrentes de l'éclairage public sont mises à l'actif de l'entreprise Sonelgaz, dont les « travaux ne sont pas effectués selon les normes techniques », a martelé notre interlocuteur qui, dans la foulée, jette la pierre aux citoyens, coupables, selon lui, d'incivisme favorisant la multiplication des dépotoirs en milieu urbain. Un bilan somme toute mitigé, voire controversé par l'opinion publique. « J'accuse ouvertement l'ex-chef de daïra de blocage systématique des délibérations, prenant ainsi en otage la dynamique de développement local et contribuant au marasme ambiant », a-t-il tonné. Le premier magistrat de la commune lèvera, contre toute attente, le voile sur un air de dissidences qui couve au sein de son exécutif et invitera ses co-élus réfractaires à transcender leurs divergences et s'impliquer étroitement dans l'intérêt de la population.