Plus de trois cents (300) familles, habitant la cité Sotraco, située en contrebas de la cité El Bir, dans le secteur urbain de Boudraâ Salah, vivent dans des conditions pénibles et attendent toujours d'être relogées après 29 ans passées dans des chalets construits en amiante. « Nous ne comprenons pas sur quelle base la wilaya a décidé de déloger uniquement une partie de la cité ; aucune commission n'est venue recenser les concernés, et la liste des bénéficiaires reste encore inconnue », s'expriment des habitants à propos de la décision prise par le wali, au mois de juin 2007, de ne faire évacuer qu'une partie du site. Plusieurs familles, qui nous ont invités à visiter leurs demeures, ont évoqué de nombreux cas de riverains atteints d'allergies et autres maladies respiratoires causées par l'amiante utilisé dans la construction des chalets. « La région est sérieusement affectée par des glissements de terrain bien apparents, depuis la station de pompage de l'ADE, située sur la partie supérieure, jusqu'à la vallée se trouvant en contrebas de la cité, ce qui a provoqué des fissurations importantes sur les murs et les toitures », explique un habitant, qui ne manquera pas de montrer les couches d'amiante ayant fait leur apparition et dont les poussières envahissent les chambres. « Nous vivons toujours dans la crainte d'être atteints par des maladies respiratoires », s'écrie un voisin, en exhibant une pile de correspondances adressées aux autorités de la ville, restées lettre morte. Pour l'histoire, les chalets de la cité Sotraco, construits en 1979 afin d'abriter les familles sinistrées de Souika, Rahbet Essouf et Echaraâ, pour une période transitoire ne devant pas excéder 5 ans, ont largement dépassé leur durée de vie. En plus des conditions de vie déplorables, sous une toiture en amiante, le site, reposant sur un terrain glissant, ne cesse de connaître une dégradation continue. D'ailleurs, une dizaine de familles habitant la partie inférieure ont été délogées, ayant bénéficié d'appartements à Didouche Mourad, Sarkina et la nouvelle ville Ali Mendjeli. Cependant, plus de 300 chalets existent toujours. Certains abritent plus d'une famille comptant, parmi ses membres, des asthmatiques. Les habitants rappellent que le wali de Constantine a bien décidé de « raser » ce quartier lors d'une visite d'inspection effectuée en 2006, mais, depuis, rien n'est venu dissiper leurs angoisses.