La gare routière de Sidi Brahim, à l'entrée de Annaba, communément appelée SNTV, ressemble plutôt à une annexe de dépotoir. A la tombée de la nuit, l'on est dans un véritable coupe-gorge. Ceci sans parler de l'insalubrité et des conditions d'accueil déplorables. La station n'est rien moins qu'un cloaque où s'entremêlent des détritus de tout genre, dont des tessons de bouteilles d'alcool jonchant le sol, témoignant de beuveries et autres soirées arrosées. Cet endroit s'est bel et bien transformé en repaire pour les « prédateurs » qui rodent dans les parages pendant la journée, pour s'approprier les lieux une fois les ténèbres installées. Pas une seule baie vitrée n'est en bon état dans ces lieux de déchéance ; vous serez désabusé en constatant que vous évoluez dans une vraie décharge, car l'infrastructure en question est en pleine dégradation. Tout témoigne de l'anarchie « organisée ». Chaque pilier composant cette masse de béton dégage une odeur nauséabonde, car ayant servi à soulager les vessies, en plus de la pollution suscitée par le carbone dégagé par les bus, dont la plupart n'ont pas un moteur robuste. Les saletés se sont agrégées en couches épaisses, tant cette station est devenue sordide et sinistre à la fois. Les guichets, ou ce qu'il en reste, sont éventrés et servent d'urinoirs d'où émanent des odeurs pestilentielles. Pourtant, on signale à l'APC que « la station de Sidi Brahim, qui est gérée par un privé, a fait l'objet d'une restauration et d'un ravalement il y a quelques années ». Pour beaucoup d'usagers, celle-ci « doit être rénovée, et la responsabilité en incombe à la wilaya de Annaba en premier lieu, surtout que la situation urge et n'admet aucune tergiversation ou quelconque atermoiement ». Ces jours-ci, et à l'occasion de l'Aïd, on signale également l'arnaque. Pour prendre la route à destination de la capitale, il faut s'attendre à un véritable parcours du combattant, tant il est difficile de se procurer un ticket de voyage en toute simplicité. A ce propos, des voyageurs rencontrés sur les lieux dénoncent : « Les billettistes tenant pignon sur rue ne sont pas exclusivement au service de l'entreprise employeur. Il arrive qu'un employé de la société des bus Mercedes verts vienne suppléer une doublure relevant des Hyundai bleus ou des tortillards pour vous délivrer un billet à destination d'Alger, qui ne vient pas de l'entreprise mère. Le système fonctionne de la même manière que le procédé du vase communicant. Dans ces conditions vous déboursez forcément une somme plus importante que le prix réel ».