Yazid Ben Aïcha, secrétaire général du parti Ennahda, venu dernièrement dans les Ziban installer le nouveau bureau de wilaya de son parti à Biskra, a été on ne peut plus clair dans sa lecture de la réconciliation prônée par le chef de l'Etat : « Il ne peut y avoir de véritable réconciliation nationale sans une amnistie générale, sans aucune condition ». A cette rencontre « de la sérénité », on a convié toutes les figures de proue, anciennes et nouvelles de l'organisation depuis le premier militant de l'islamisme dans la région, Brahim Achouri jusqu'à l'actuel secrétaire général en passant par l'ex-ministre Abdelouahab Derbal. Les discours à l'adresse des militants se voulaient rassurants et sereins quant à l'avenir de l'organisation et à son fonctionnement démocratique. En prenant la parole, Ben Aïcha a commencé par donner un coup de griffe aux zaouïas qu'il a qualifiées de tourouqia, « vassaux privilégiés de la France dont elles considéraient l'occupation comme un mektoub, dit-il, que seul Dieu est en mesure d'en modifier le cours. » Il a ensuite encensé Ennahda « mouvement issu en droite ligne de ce que voulaient faire les hommes de novembre, une fois l'indépendance acquise... » Il a, par ailleurs, réfuté le chiffre officiel en alléguant péremptoirement que 12 millions d'Algériens vivent actuellement dans la misère. Renchérissant sur El Islah, il a ensuite réitéré de la part de son organisation, le refus total de tout amendement visant à modifier le code de la famille. Enfin, il a exigé du pouvoir - que Ennahda a soutenu sans réserve - « de tout faire pour qu'après la concorde, la réconciliation puisse s'accompagner d'une amnistie générale qui permettrait aux personnes concernées par cette mesure, de recouvrer tous leurs droits, y compris politiques ». La réunion s'est terminée par la présentation du nouveau bureau de wilaya présidé par Djamel Kouleybi.