On attendait le secrétaire général du mouvement Ennahda, Yazid Benaïcha, et c'est finalement le premier vice-président du parti, Rouabah Mehenni, qui s'est rendu jeudi dernier dans la ville de Chlef pour inaugurer le nouveau siège du parti et présider un meeting populaire à la salle des fêtes de l'APC. La rencontre, qui devait débuter à 9h 30, n'a finalement démarré qu'à onze heure devant une salle désespérément vide. Il n'y avait en tout qu'une cinquantaine de personnes parmi lesquelles une dizaine de femmes, apparemment des militantes du mouvement. Le n°2 du parti, Rouabah Mehenni, a abordé un certain nombre de sujets liés à l'actualité nationale. Evoquant la réconciliation nationale et son prolongement l'amnistie générale, il a affirmé que l'option en question ne doit pas signifier le « retour des pieds-noirs et des traîtres à la nation comme cela est compris par certains ». La réconciliation nationale doit, selon ses dires, réconcilier les Algériens avec leur Etat, prendre en charge les problèmes des citoyens et redonner à l'Islam et à la langue arabe leur véritable place dans le paysage national. Au sujet de l'amnistie générale, il dira : « Celle-ci ne peut se faire ni se concevoir sans un traitement sérieux et efficace des dossiers des exclus de la scène politique (allusion à l'ex-FIS), des disparus, des victimes de la tragédie nationale et des travailleurs injustement licenciés. » Au plan socioéconomique, le vice-président du mouvement Ennahda a déploré « la précarité des conditions de vie des Algériens » et contesté les chiffres du gouvernement concernant le chômage, indiquant que le taux réel de ce fléau est largement supérieur à celui avancé par Ahmed Ouyahia lors de la présentation de son bilan de politique générale devant les députés de l'Assemblée Populaire Nationale. Le premier vice président du mouvement Ennahda, a en outre, critiqué sévèrement la décision du ministère de l'Education nationale de supprimer la filière sciences islamiques des matières enseignées au niveau des établissements scolaires du pays.