En ces temps de disette, crise financière aidant, ou tout au moins dans les esprits des citoyens les plus avisés, évoquant les subprimes dans le marché immobilier comme étant à la source de la crise prenant chaque jour des proportions inquiétantes, l'immobilier au niveau local, à l'instar des différentes wilaya du pays, semble soumis à de multiples convulsions rappelant au passage les constats souvent antagoniques de ce qui est appelé, à juste titre, la crise du logement. A Bouira, si l'on ne fait pas exception, quand du côté des autorités et des organismes de gestion immobilière, on évoque l'embellie et la fin de la crise avec la moins probable finalisation à terme du projet de réalisation d'un million de logements, initié par la présidence de la République, la problématique se pose tout à fait différemment quant à la régulation de ce marché et le suivi de la gestion du parc immobilier. En effet, si la question de savoir si la crise du logement est effective ou non, semble bien être osée, dès lors que des centaines sinon des milliers de demandes de logements demeurent insatisfaites depuis, pour certains cas, la fin des années 1980, la donne se présente tout autrement quand on saura combien de logements demeurent inoccupés et ceux qui sont proposés en location et/ou à la vente. Certes, il est pratiquement impossible d'arriver à sonder ce marché où l'informel prend le dessus, avec en prime une gestion de ce volet (vente et location) relevant exclusivement des seules boites privées, agences immobilières s'entend ; ne permettant aucune visibilité autre que celle d'un marché visiblement florissant. Une petite tournée au niveau de ces agences permet de déceler amplement l'ampleur des transactions immobilières faites au quotidien. Les gérants de ces boites, cyniques certes, ne cachent pas leur satisfaction quant aux rendements réalisés. Les offres sont de plus en plus foisonnantes et les tarifs sont jusque-là arrêtés au gré de l'humeur des uns et des autres parmi ceux intervenant sur ce marché, au demeurant très lucratif. Ces boites travaillent suivant un pourcentage qui peut aller jusqu'à 3 % sur les ventes et l'équivalent de deux mois de loyers sur les 12 prélevés auprès des locataires et autres propriétaires des biens immobiliers loués par les grâces de ces agences. A noter, bien sûr, que les prix du loyer ne sont surtout pas à la portée des maigres bourses. Au chef-lieu de wilaya, l'offre foisonnante de logements en location ne semble point influer sur les prix du loyer. Pas même ailleurs dans les agglomérations plus ou moins reculées, où l'on ne peut prétendre à un logement en location à moins de 5000 DA/mois. A Bouira-ville, un simple studio, d'une pièce-cuisine est proposé à 8000 DA/mois, alors que les F4-F5 ne sauraient être cédés à moins de 15 000 - 20 000 DA/mois. La vente des logements caracole souvent à des prix imaginaires atteignant les pics de 4 millions de dinars l'unité F3. Les terrains quant à eux se trouvent pratiquement imprenables si l'on juge du pouvoir d'achat de la classe moyenne, car il est rare de trouver des lots dont le prix au mètre carré ne dépasse pas les 2500 DA/m2. D'autre part, d'aucuns parmi les habitants de cette wilaya, évoquent une crise latente du logement, surtout que le nombre d'habitations menaçant ruine et/ou celles qui sont considérées comme étant insalubres ne cesse de s'agrandir au fil du temps. Pour ce qui est des différentes formules engagées par les autorités, dans la perspective même d'endiguer la crise, semblent être bien loin de répondre positivement à la demande en la matière. La question de l'absence d'assiettes foncières à même d'abriter des projets, pourtant initiés, continue à tarauder les esprits des responsables locaux. Des dilemmes pour le moins inextricables que confronte la communauté au moment où la crise semble indubitablement perdurer. Des solutions ! Pourquoi pas ? Puisque, si les budgets dégagés n'arrivent pas à endiguer la crise, l'engagement d'une nouvelle politique de régulation permettra, selon les initiés, à sortir l'immobilier des méandres de la spéculation et de l'informel qui y prend le dessus.