La salle Ibn Zeydoun accueille la 3e édition du Festival international andalou et des musiques anciennes. Chaque soir, les mélomanes sont invités à venir apprécier les prestations des solistes et des différentes formations musicales régionales et étrangères qui défilent. Une bouffée d'oxygène pour les Algérois qui renouent avec les salles de spectacles et trompent un tant soit peu la monotonie du quotidien en allant à la rencontre d'un art qui, dit-on, adoucit les mœurs. « Un monde sans musique serait une erreur », disait à juste titre le philosophe allemand Friedrich Nietzsche. Sortir de son cocon et aller changer d'air et de décor n'est pas moins une thérapie contre le stress et le spleen aussi. De belles mélodies musicales emplissent, à leur faveur et l'espace d'une dizaine de jours, la belle salle Ibn Zeydoun. Du souffle anatolien à la musique baroque espagnole en passant par les airs gharnati,malouf et çan'a, l'hymne musical renseignait sur les influences réciproques. Sur le partage d'une histoire où les mélodies s'entrecroisent et incitent à l'exécution d'une farandole. Même le genre malgache était présent pour nous offrir des pièces instrumentales du fin fond du territoire insulaire.Toute cette atmosphère de fête que déroulaient les musiciens sur scène mettait du baume au cœur. Le festival institutionnalisé nous revient donc chaque année avec un nouveau programme étoffé de conférences autour de la musique méditerranéenne que le commissaire général concocte savamment. Sans vouloir égratigner les organisateurs, dont Rachid Guerbas, qui s'est investi corps et âme durant cet événement, il y avait quelque part un couac, une fausse note ! Il y avait comme un goût d'inachevé dans l'air au terme de chacune des productions des participants qui n'ont pas eu droit, comme le veut la tradition, à un bouquet de fleurs. Des acteurs qui ont pourtant gratifié l'assistance de belles volutes musicales. « C'est bien dommage ! » me lance un invité qui voulait tant qu'on le dise avec des roses. Mais comme le fleuriste du coin était en grève, concédons que ce n'est que partie remise, car, n'est-ce pas que « ahl el andalous yafhamoun el ichara » (les Andalousiens saisissent la porté du sens par le geste).