Entre les chiffres « rassurants » du pouvoir en matière de chômage et la réalité sur le terrain, le fossé est énorme. Selon un décompte officiel, 15 000 cadres diplômés sortis des différentes universités du pays sont inscrits sur la liste d'attente des prétendants au dispositif du contrat de préemploi au niveau de la Direction de l'action sociale (DAS) de la wilaya. Seuls 1300 d'entre eux ont pu en bénéficier avec des contrats à durée déterminée, le reste, soit le gros des demandeurs, attend toujours une éventuelle prise en charge qui relève plutôt de l'utopie en raison du système de quotas imposé à ce moyen d'insertion provisoire et précaire. C'est le cas aussi pour l'autre catégorie de chômeurs qui postulent pour des emplois dans le cadre du dispositif « Emploi de jeunes ». Il n'y a eu que 2300 postes pour 55 000 demandes en instance depuis plusieurs années. En tout cas, la politique « d'intégration » temporaire mise en œuvre au profit des jeunes, sous la direction du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, a prouvé ses limites. Elle n'a pas eu l'effet escompté, puisqu'elle n'a offert, selon les chiffres officiels, que 11 000 postes, tous dispositifs confondus, pour toute la wilaya qui compte un million d'habitants. A elle seule, l'université locale met sur le marché annuellement plus de 1200 universitaires diplômés qui ne trouvent généralement pas de débouchés, du moins dans le circuit socio- économique et administratif de la région. Bon an, mal an, le secteur économique ne dégage que 3000 offres d'emploi qui émanent pour une large part des entreprises et organismes publics .