Même s‘ils sont loin de refléter la triste réalité, les chiffres communiqués mercredi dernier par le directeur de l'Action sociale, lors d'une émission radiophonique, donnent froid dans le dos. En effet, il a annoncé que 70 000 jeunes chomeurs sont inscrits au niveau de sa direction pour une éventuelle prise en charge. 55 000 d'entre eux sont inscrits au niveau du seul dispositif de l'emploi des jeunes, tandis que 15 000 autres, essentiellement des universitaires, sont portés sur la liste d'attente du contrat de pré emploi. Dans les deux cas, l'offre ne dépasse guère, respectivement, 2 300 et 1 500 postes. La direction qu'il dirige a dû, selon ses dires, prévoir, pour 2009, une dotation largement supérieure dont la satisfaction n'est toutefois pas acquise pour différentes raisons. Lorsqu'on sait, par exemple, que les postes accordés au titre du dispositif du CPE n'ont jamais dépassé les 2 000 postes, on peut facilement imaginer le sort qui attend les chômeurs diplômés, notamment. Ceux-ci, avec les sorties successives de promotions de l'université locale, vont sans doute grossir les rangs des autres catégories de demandeurs d'emploi dont le nombre dépasse largement les estimations officielles. Les mécanismes d'intégration mis en place jusque-là, même à durée déterminée, ont donc prouvé leur limite. Toutes appellations confondues, ils n'ont servi à créer que 11 000 postes qui ne représentent qu'une goutte dans l'océan des besoins. L'absence de relance effective de la machine économique n'a fait qu'aggraver la situation. Les offres d'emploi présentées par les opérateurs se comptent sur les doigts d'une main. Elles proviennent, pour une large part, du secteur étatique. C'est dire le peu d'impact que génèrent les activités du secteur privé, lequel se plaint d'une série d'obstacles qui l'empêcheraient de contribuer à la création de postes de travail à travers, notamment, la relance des investissements productifs.