Les Tlemcéniens qui ont composé la caravane culturelle pendant une semaine à Adrar dans le cadre du programme des festivals locaux de la culture traditionnelle sont revenus chez eux, en ce début de janvier, certainement avec dans leurs mémoires l'hospitalité et l'amabilité du Touat-Gourara et les belles images des couleurs oasiennes. Quant à la population d'Adrar, elle retiendra sûrement cette culture, différente de la sienne, que sont la tradition et l'histoire de cette région de l'extrême Ouest algérien, celle de Tlemcen, de Nédroma, de Béni Snouss. En effet, cette délégation artistique a ébloui les autochtones et les touristes par l'excellente exposition des arts traditionnels à laquelle ont participé plusieurs associations comme « El Mouahidia », association de sauvegarde du patrimoine historique et culturel de Nedroma et sa région, la daïra de Béni Snouss, la chambre de l'artisanat et des métiers de Tlemcen, des artisans bijoutiers, de la poterie, des métiers à tisser, de la fabrication traditionnelle des roseaux. Le coin de l'expo, qui a drainé la gent féminine est certainement celui des deux sœurs Barka Narimène et Barka Bahran El Djaouher qui ont offert la possibilité à la femme du Touat de goûter et d'apprécier l'art de la pâtisserie et de l'habit traditionnel de Tlemcen. L'exposition s'exprime également par les documents qui retracent la vie, les œuvres et les itinéraires des saints, des savants et des personnalités marquantes de cette région ; comme celles de Sidi Boumediene Chouâb, qui aurait combattu au côté de Salah Eddine el Ayoubi (Saladin), et Sid-Ahmed Ibn El Hassane, le Saint patron Nédromi, enterré à la grande mosquée de Tlemcen en 1470, de Abou Tachfine Abdewadi Ezziani Abou Aer, le 2ème roi du règne Zianide… Jusqu'au Docteur Mohamed Nekkache, le premier médecin algérien qui a réussi à avoir sa thèse avec la mention « Très Bien » en 1880 à Paris. Le manuscrit et les œuvres littéraires des illuminés et des érudits, enfants de la région, ont aussi fait partie de cette fabuleuse exposition. On ne peut pas parler de littérature sans citer évidemment l'auteur de « L'Incendie », « Le Retour », « Le métier à tisser », « L'infante Maure » de Mohamed Dib, avec d'autres écrivains et écrivaines comme Sid Ahmed Bouali, Mourida Aka, Rafia Mazari. Enfin, les photos des vestiges historiques de Tlemcen et sa région ont aussi enrichi cette exposition. Par ailleurs, une représentation d'un mariage tlemcénien a suscité un attrait particulier auprès de la population locale.