Lancé au mois d'avril dernier, le projet de revalorisation du marc de café, appuyé par l'agence belge Enabel qui finance des projets de développement à travers le monde, progresse et attire plusieurs partenaires. La journée de formation sur le compostage de ce produit, qui s'est déroulée mardi dernier à l'INRAA, l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie, de Oued Ghir, a été marquée par la présence d'universitaires ainsi que des représentants d'organismes étatiques, comme ceux du Parc national de Gouraya (PNG) et de la Chambre de l'agriculture, qui ont manifesté un intérêt pour ce projet. Cette formation, dans ses deux volets théorique et pratique, a traité du principe du compostage et de ses méthodes. Elle a été assurée par l'ingénieur et chercheur à l'INRAA, M. Aït Meziane. En dépit de la signature de la convention liée à ce programme avec le ministère de l'Environnement, la direction locale du même secteur ne s'est pas manifestée pour des raisons qu'on ignore. Idem pour les services des forêts. Toutefois, cette initiative peut compter sur l'apport salutaire de l'INRAA, qui a fourni, en plus de l'expertise de ses ingénieurs, un espace pour l'installation des équipements destinés à la transformation (compostage) du marc de café et où une quantité de terreau a été réalisée avec succès. L'invitation des responsables des dispositifs d'aide à la création des petites entreprises, comme la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC), est susceptible d'encourager les jeunes à investir dans ce créneau. Ce projet, validé par le ministère de l'Environnement et qui attend la ratification d'une convention avec la direction générale de l'INRAA, l'organisme qui est censé le piloter, est unique en Algérie. Sur le terrain, les animateurs et bénévoles de l'association Nemla pour la protection de la nature ont entamé une campagne de sensibilisation auprès des gérants des cafétérias depuis plusieurs semaines. «Nous avons sollicité les tenants des cafeterias afin qu'ils nous fournissent le marc de café qui termine habituellement dans les poubelles et nous avons constaté qu'il y a, de leur part, un bon écho, ils coopèrent en acceptant d'installer des bacs dans leur commerce» nous dit Rachid Hassissen, vice-président de l'association. Ces derniers ont été sensibilisés sur l'importance et l'utilité du projet en attendant l'établissement par l'association d'une carte des locaux pour étendre la collecte. Pour rappel, ce projet consiste à collecter le marc de café avant de le recycler en compost. Le terreau issu de ce compostage est utilisé comme fertilisant pour les sols agricoles. C'est également un répulsif naturel et biologique, repoussant les parasites, les limaces, les fourmis et les félins des potages. En plus de «redonner une seconde vie au marc de café», le programme participera à réduire les quantités de marc jetées dans la nature.