Sur le terrain, les bombardements de l'artillerie et de l'aviation israéliennes ont continué. Israël a décidé d'ignorer la récente résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza, en optant pour la poursuite de l'agression contre la population palestinienne à Ghaza. Le cabinet de sécurité israélien vient d'entériner une décision, prise plus tôt dans la journée d'hier par le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, de poursuivre l'agression militaire criminelle contre la population de Ghaza, qui a fait à ce jour - en deux semaines - 785 Palestiniens tués et des milliers de blessés, des civils innocents dans leur majorité. Israël, qui apporte une fin de non-recevoir aux appels multiples de la communauté internationale pour faire cesser l'agression, avance comme prétexte la nécessite de faire taire les roquettes lancées contre les villes du nord d'Israël par les combattants du Hamas. La résolution 1860, adoptée jeudi soir par 14 des 15 membres du Conseil de sécurité — les Etats-Unis s'étant abstenus — appelle à un cessez-le-feu immédiat, « durable et pleinement respecté », menant au retrait complet des forces israéliennes de Ghaza. La résolution « condamne toute violence et hostilité dirigées contre des civils et tout acte de terrorisme ». Elle appelle « à la fourniture sans obstructions (...) de l'aide humanitaire ». Le mouvement de résistance palestinien Hamas a rejeté la résolution du Conseil de sécurité affirmant hier qu'il ne s'estimait pas « concerné » par cette résolution car, a-t-il précisé, « ne tenant pas compte » des « intérêts » du peuple palestinien. Le Hamas affirme ne pas avoir été « consulté » à propos de cette résolution, et qu'« il n'a pas été tenu compte de notre vision et des intérêts de notre peuple ». « Par conséquent, nous ne nous estimons pas concernés par cette résolution et lorsque les différentes parties voudront l'appliquer, ils devront traiter avec ceux qui sont en charge sur le terrain », a indiqué un haut responsable du Hamas, Ayman Taha. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a considéré hier que la résolution 1860 du Conseil de sécurité de l'ONU, appelant à un cessez-le-feu à Ghaza, est un « pas important » qu'il faut mettre en œuvre. « Le président Abbas considère cette résolution comme un pas important, mais ce qu'il faut maintenant c'est que cette résolution soit appliquée à travers l'arrêt de l'agression, le retrait de l'armée israélienne de la bande de Ghaza et la fin des souffrances des citoyens », a dit le porte-parole de Abbas, Nabil Abou Roudeina. Sur le terrain, les bombardements de l'artillerie et de l'aviation israéliennes se sont poursuivis contre le territoire, faisant au moins 25 Palestiniens tués ces dernières heures, en dépit de la trêve de trois heures décidée par Israël, ont rapporté des médias citant des témoins. Des chars ont ouvert le feu contre des cibles à Jabaliya, Beit Lahya ainsi que dans le quartier de Zeitoun, dans Ghaza-ville, a-t-on ajouté. Par ailleurs, trente civils palestiniens rassemblés dans une maison sont tombés en martyrs dans une série de raids de l'armée d'occupation israélienne, a affirmé hier l'ONU, citant des témoins.