L'antagonisme entre les deux tribus des Ouled Yahia Bensalem de la commune de Sed Rahal, dans la wilaya de Djelfa, et les Harazlia de la commune de Hassi Delaâ dans la wilaya de Laghouat, a été résolu et pour toujours, semble-t-il, malgré le scepticisme de certains. Djelfa. De notre bureau La réconciliation des deux camps n'a pu se décider qu'après l'intervention de l'administration des deux départements qui ont formalisé officiellement les limites frontalières à l'aide d'un traité de géométrie scellé d'un commun accord par les sages de part et d'autre. Cet événement a donc été fêté dans la liesse, jeudi dernier, au lieudit K'mamra, le point d'achoppement, situé à cheval entre les deux circonscriptions, en présence des deux walis et de près de 6000 personnes dont les élus de Djelfa et Laghouat. Cette rivalité qui n'est ni séculaire ni tribale, a pris naissance en 1984, date à laquelle a eu lieu le découpage administratif. Depuis, les relations entre les deux tribus se sont tendues et, malgré des périodes d'accalmie, la situation était souvent marquée par des confrontations directes plus ou moins belliqueuses jusqu'à un certain 5 juin 2006, où l'on avait enregistré carrément une opposition frontale armée (voir notre édition du 6 juin 2006) ! Pour rappel, quelques personnes aux desseins prémédités, ayant annoncé la présence d'une équipe du cadastre sur les lieux litigieux, ont attisé les ardeurs en précipitant les choses dans la provocation. Les hostilités ont mis aux prises quelque 500 individus armés de fusils de chasse et de gourdins. Bilan, 12 blessés. La situation aurait, notons-le, été autrement pire, n'était l'intervention de l'armée et d'un ex-P/APC, un ancien militaire en retraite qui a parfaitement et rapidement réussi ses bons offices. Tout cela, parce que les enjeux sous-jacents sont économiquement très importants pour les uns et les autres. En effet, depuis que Sonatrach a installé tout le long des deux territoires des canalisations pour le transport des hydrocarbures, les appétits se sont aiguisés. De ce fait, chacune des deux municipalités luttait âprement pour engranger le plus de parts des subsides d'un montant de 15 milliards de centimes par an versés par la société pétrolière au titre de la Taxe administrative professionnelle (TAP) pour le droit de passage et de l'installation d'une base. Ensuite, la main d'œuvre destinée à Sonatrach, constitue, elle aussi, un point d'orgue car, très convoitée par certaines personnes s'adonnant à la traite, elle rapportait de juteux dividendes. En guise de paix, les deux tentes, la rouge pour les Ouled Yahia Ben Salem d'extraction naïlie et la noire pour les Harazlia, dressées pour la circonstance, marqueront à jamais de leur couleur l'histoire de la région !