Le conflit des limites géographiques entre les deux circonscriptions administratives de Hassi Delâa (wilaya de Laghouat) et Sed Rahal (wilaya de Djelfa) persiste et risque de prendre une mauvaise tournure. Cette rivalité s'inscrit dans la durée. Elle a pris naissance en 1984, date à laquelle a eu lieu le découpage administratif. Cela a failli dégénérer en accrochages armés. La situation a durant cette période été marquée par de nombreuses confrontations même si les deux tribus, les Ouled Yahia Ben Salem et les Harazlia, réputées belliqueuses, ont joui malgré tout d'accalmies passagères. Mais depuis que l'ex-Sonatrach a installé des canalisations pour le transport des hydrocarbures sur les deux territoires, les appétits se sont aiguisés. Il faut savoir que les subsides qui se chiffrent à plus de 15 milliards de centimes que la société pétrolière verse au titre du droit de passage ont alimenté sérieusement cet antagonisme. Par ailleurs, chaque fois que l'Etat envisage l'édification d'infrastructures diverses sur l'une ou l'autre des deux communes, les vieux démons resurgissent pour protester au prétexte que l'emplacement est litigieux. Ceci a retardé la réalisation de groupes d'habitations rurales et même le repeuplement des zones désertées pour cause d'enclavement. Hier s'est tenue pour la énième fois une réunion dans la wilaya de Djelfa qui a regroupé le wali, le chef de daïra et le P/APC dans le but d'apaiser les ardeurs des uns et des autres. Cela a donné lieu à la rédaction d'un PV mentionnant une doléance commune adressée au ministre de l'Intérieur, le seul habilité à arbitrer ce conflit qui perdure, indépendamment de la crise qui prévaut avec ses dangers et pour cause. Les échos qui arrivent de Djelfa résonnent comme des menaces de recourir à la force si aucune solution n'est trouvée par « l'houkouma ».