La grande bleue a fait ses premières victimes de noyade à Béjaïa, avant même que soit donné le coup d'envoi du lancement de la saison estivale, qui accuse cette année un retard de quelques semaines par rapport aux saisons précédentes, où il intervenait au tout début du mois de juin. La saison estivale s'est donc ouverte officiellement mardi, à l'occasion des festivités programmées par les autorités publiques sur la plage des Hammadites, dans la commune de Tichy. Le programme s'est déroulé, alors que les 33 plages, autorisées à la baignade cette année, grouillaient de baigneurs depuis quelques semaines déjà. La canicule aidant, la mer a fait déplacer, comme de coutume, des contingents d'estivants de la wilaya, mais aussi de l'extérieur de la région. Les éléments de la Protection civile ont pris leurs positions depuis le début du mois et sont malheureusement intervenus pour des cas de noyade. Le dernier en date a été déploré dans la matinée de jeudi dernier, où les plongeurs ont repêché le corps inerte d'un nageur disparu en mer deux jours plus tôt sur la côte ouest, du côté de la plage dite «Bakster», à Boulimat. La victime avait été emportée par une mer déchaînée, dans une zone rocheuse non surveillée. Le noyé, B. Bilal, âgé de 24 ans, était natif de Aïn Sfiha, dans la wilaya de Sétif. Il y a lieu de noter que nombreuses sont les victimes de noyade sur les plages de Béjaïa qui sont originaires de Sétif. Au début de la même semaine, deux enfants, âgés de 14 ans, ont également été emportés par les eaux furieuses à Melbou, sur la côte est, précisément sur la plage Tassift. L'un deux a été repêché le jour même, alors que le corps sans vie du deuxième n'a été retrouvé par les plongeurs de la Protection civile que deux jours plus tard, après des recherches ininterrompues de 6 h jusqu'à 20h. Les deux victimes sont originaires de Bir El Arch, à El Eulma, dans la wilaya de Sétif. Trois noyés sont ainsi déplorés depuis le début du mois de juin, et les trois sont de la wilaya de Sétif. En plus des campagnes devant concerner intensément la wilaya, un travail de sensibilisation sur les dangers de la mer doit être mené aussi au niveau des wilayas non côtières. C'est ce qu'invitent à conclure les derniers bilans macabres des noyades, qui font ressortir que l'écrasante majorité des victimes arrivent de l'intérieur du pays, notamment des wilayas voisines, dont Sétif. La Protection civile a installé son dispositif sur les plages surveillées, qui consiste en les moyens matériels qui ne couvrent pas, cependant, l'intégralité des plages, à l'exemple de seulement six embarcations pneumatiques et six ambulances. Concernant les moyens humains, la Protection civile, qui fait face au peu d'engouement des jeunes pour un recrutement saisonnier comme maîtres-nageurs, a placé «360 saisonniers à raison de 5 à 20 par poste plage, selon l'affluence». A l'inspecteur des plages qui supervise à lui seul tout le dispositif, s'ajoutent «70 agents sauveteurs professionnels, et 16 plongeurs autonomes sur les plages importantes». Ce dispositif de surveillance ne concernant que les 33 plages autorisées à la baignade, le danger de noyade est sérieux sur toutes les autres plages qui ne sont pas pour autant interdites de fréquentation.