Le tribunal de Bouira a prononcé hier de lourdes peines à l'encontre de 17 jeunes, interpellés en décembre de l'année passée, dans le sillage des manifestations ayant secoué le campus universitaire Akli Mohand Oumhadj et la ville de Bouira. Le juge a condamné les mis en cause à des peines de deux ans et d'un an de prison ferme. Le juge leur a aussi infligé une amende de 20 000 dinars, a-t-on appris de source judiciaire. Les accusés sont poursuivis pour les chefs d'inculpation d'«attroupement illégal», «trouble à l'ordre public», «atteinte à la sécurité publique», «destruction des biens publics et des biens d'autrui» et «agression d'agents de police». Néanmoins, c'est l'engagement pris par le premier responsable de la wilaya de Bouira, Limani Mustapha, quant à l'annulation des poursuites judiciaires engagées par les services de sécurité à l'encontre de ces jeunes, dont des mineurs, qui suscite des questionnements. Le wali avait promis qu'aucune poursuite ne serait engagée contre les personnes interpellées dans le sillage de ces événements enclenchés pour réclamer une promotion sérieuse de la langue amazighe. La décision prise par le premier responsable de la wilaya visait surtout à «calmer les esprits» et éviter d'autres scénarios qui auraient pu replonger la région dans la violence. Meziane Chabane, élu du RCD à l'Assemblée populaire de wilaya, a dénoncé «le wali qui n'a pas respecté ses engagements». «Les jeunes sont sortis dans la rue pour exiger une promotion de tamazight dans le calme. Des personnes ont été arrêtées arbitrairement par les services de police», a-t-il affirmé en appelant les autorités concernées à surseoir à toute procédure judiciaire engagée contre ces jeunes.