Nora, l'amie des défavorisés. C'est ainsi qu'on la désignait parmi ses confrères, parce qu'elle n'hésitait jamais à répondre aux appels de détresse d'où qu'ils venaient. Son sac constamment en bandoulière, Nora sillonnait souvent le territoire de la wilaya pour accomplir son devoir d'informer sur les souffrances endurées dans l'Algérie profonde. Davantage parce qu'elle était aussi une journaliste de talent. Cette femme, d'une jovialité légendaire, était également une battante. Pour preuve, digne, elle resta debout jusqu'à son dernier soupir. Et, même se sachant partante pour un autre monde, meilleur souhaitons-le, et contre toute attente, circonstances obligent, elle avait célébré, peu avant sa disparition, son 54e anniversaire sur son lit d'hôpital. Son franc-parler et ses positions inflexibles et non négociables continuent à ce jour de servir de références ! Que l'on n'oublie jamais que c'est elle qui avait bravé la loi du silence, en lançant un gros pavé dans la mare avec son fameux article paru en une sur l'affaire des 13 bébés décédés par septicémie en néonatalogie à l'hôpital de Djelfa. Cela et bien d'autres nombreux coups d'éclats du genre lui avaient valu une solide réputation auprès des couches défavorisées, dont elle était, à juste titre, le meilleur porte-voix. Si El Watan se fit une place enviable dans la wilaya de Djelfa, c'est assurément grâce à elle, elle qui arrivait magistralement à trouver un équilibre dans ses écrits sans jamais occulter son devoir d'être du côté des modestes. Pour rappel à ceux qui l'ont connue de près ou de loin à travers ses écrits, elle s'est éteinte à Blida le 14 janvier 2006, soit il y a 3 ans jour pour jour, après une lutte acharnée de quelques mois contre un implacable cancer de l'ovaire.