A chaque fin d'année universitaire, la polémique sur le taux de réussite ou d'échec des étudiants refait surface. Il y a quelques jours, l'Union générale des étudiants libre (UGEL) s'est empressée d'annoncer un taux d'échec de 70% pour les étudiants de 1re année inscrits dans les filières scientifiques et de 50% pour ceux des filières sciences humaines. Même si la réaction du ministère de l'Enseignement supérieur n'a pas été «officielle», une intervention médiatique, sur une chaîne de télévision, du directeur des enseignements et de la formation supérieurs au sein du MESRS, en l'occurrence Djamel Boukezzata, a apporté un démenti catégorique aux affirmations de l'UGEL. Contacté, M. Boukezzata a précisé d'abord que ce taux de 70% d'échec «a été lancé par une organisation estudiantine qui pose problème pour le ministère, en ce sens qu'elle est conduite par deux directions différentes, même si elle est officiellement reconnue». Selon lui, les chiffres donnés par cette organisation n'obéissent à aucune étude reconnue ou recommandée par le ministère. «Ce sont des chiffres qui ne tiennent pas la route et sortent tout simplement de l'imaginaire. Si ces taux on ne peut plus catastrophiques existent réellement, cela signifierait la faillite de notre système éducatif», dit-il. Documents à l'appui, M. Boukezzata affirme qu'une enquête d'envergure a été enclenchée au niveau des établissements universitaires, avec l'apport du Créad, pour effectuer une étude actuellement en cours de réalisation. Les résultats préliminaires révèlent que l'admission, le redoublement et l'abandon diffèrent d'un établissement à un autre. Pour les centres universitaires, le taux d'admission est de 59,6%, celui du redoublement est de 24%, alors que l'abandon est de 16,3%. En ce qui concerne les universités, le taux d'admission est de 61,4%, le redoublement est à 25,6%. Et M. Boukezzata d'ajouter : «Nous avons même eu des résultats très satisfaisants chez les étudiants en médecine dont le taux de réussite a été de 89,5% et celui des redoublants de 7%, alors que celui des abandons a été de 3,4 % seulement.» Toujours dans le même domaine, «en pharmacie, nous avons relevé un taux de 64,9% de réussite et de 26,4% de redoublants», souligne encore le même responsable. Ce dernier précise que cette étude a touché un échantillon de 29 000 étudiants et un deuxième échantillon va concerner un plus large éventail, à savoir les étudiants, les enseignants et l'administration, afin de recueillir avec plus de précision les points de vue sur la problématique de l'échec et les moyens d'y remédier. Par ailleurs, M. Boukezzata a rappelé que l'un des points stratégiques du secteur de l'enseignement supérieur est «d'améliorer le taux de rendement dans les trois cycles : licence, mastère et doctorat». Selon lui, l'administration centrale a mis en œuvre des dispositifs d'orientation se basant notamment sur les résultats du bac, de façon à ce que l'étudiant puisse se former dans une spécialité dans laquelle il a obtenu des résultats acceptables. «Un étudiant qui fait informatique avec une moyenne en dessous de 10, son échec est fortement envisageable», explique-t-il. Rappelons que le nombre des étudiants en Algérie atteindra les deux millions durant l'année 2019/2020, contre un peu plus de 1 730 000 pour la prochaine rentrée universitaire 2018/2019.