Interrogé au premier jour de souscription à l'emprunt obligataire de 8,3 milliards de dinars qu'il destine à la réalisation de la première phase du grand projet urbain d'Alger-Médina, Abdelouahab Rahim, président du groupe Arcofina, a bien voulu répondre à quelques questions portant sur les objectifs de cet emprunt, les souscripteurs ciblés et la politique de financement du groupe. La campagne de souscription à un emprunt obligataire de 8,3 milliards de dinars en faveur d'Arcofina-Dahli, promoteur du grand projet urbain Alger-Médina, vient de démarrer. Pour quelles raisons avez-vous opté pour cette formule de levée de capitaux et à quels projets les destinez-vous ? La logique aurait effectivement voulu qu'on s'adresse à l'une de nos banques pour financer le chantier d'Alger-Médina, mais ces dernières sont, comme vous le savez, sous-capitalisées et par conséquent incapables de prendre en charge un projet d'une telle envergure. A moins qu'elles se syndiquent – mais la formule de la syndication de banques n'est pas évidente à mettre en œuvre tant il est difficile de réunir autour d'une table plusieurs institutions financières. Surtout quand il s'agit de financer un projet privé. Nous sommes de ce fait convaincus que pour ce type de projet, la formule idoine de financement est l'appel à l'épargne publique à travers l'emprunt obligataire. Les 8,3 milliards de dinars que nous espérons collecter à la faveur de cet emprunt représentent environ 70% des capitaux nécessaires à la réalisation de trois grands modules d'Alger-Médina, en l'occurrence un aquapark réservé aux loisirs, un flat-hôtel de très haut standing constitué de 168 appartements confortablement équipés et, bien entendu, la marina, ce port de plaisance qui, avec une capacité de 600 bateaux, favorisera encore davantage l'ouverture de l'Algérie sur la Méditerranée et fera de notre pays un acteur important sur le marché de la plaisance et du tourisme. En quoi consiste au juste cet emprunt ? Qui peut y souscrire ? Cet emprunt, il est bon de le savoir, est destiné au grand public. Tout le monde peut y souscrire, que ce soit une personne physique ou une personne morale. L'intérêt de ce financement est qu'il donne aux souscripteurs tous les avantages d'un financement à long terme, à savoir un taux d'intérêt très incitatif allant jusqu'à 6,75% au bout de la septième année, soit en moyenne 5,2% par an net d'impôt. C'est, je pense, le plus fort taux d'intérêt actuellement offert sur le marché. Avec, ne l'oublions pas, la possibilité pour le souscripteur de disposer à tout moment de son argent, les obligations émises au prix de 20 000 DA l'unité étant, comme vous le savez, cotées à la Bourse d'Alger. C'est un placement bien rémunéré mais aussi très sûr, l'emprunt étant très largement garanti par les actifs de la société. Nous avons, pour ce faire, mis en garantie l'hôtel Hilton et la tour d'affaires Algeria Business Center. C'est donc du solide. Les taux d'intérêt offerts aux souscripteurs sont beaucoup plus forts que ceux des précédents emprunts obligataires. Quelle en est la raison ? Nous donnons ces taux d'intérêt importants non pas pour faire plaisir mais pour faire participer les citoyens à la promotion de leur cité en étant, notamment, partie prenante dans la réalisation d'installations financées en partie grâce à l'épargne qu'ils ont mis à la disposition du projet Alger-Médina. Le surcroît d'intérêt offert dans le cadre de notre emprunt est, par ailleurs, largement justifié par l'activité immobilière qui génère, comme vous le savez, des plus-values importantes. Pourquoi nos souscripteurs ne profiteraient t-ils pas, eux aussi, des retombées positives de notre activité ? Le projet Alger-Médina est à un stade avancé de réalisation. Comment le financiez-vous jusqu'à présent ? Le projet d'Alger-Médina est un ensemble extrêmement important appelé à constituer le Business Center d'Alger. Nous avons commencé à le financer par nos ressources propres et l'investissement de nos profits, la politique de l'entreprise étant de mettre bénéfices et dividendes au service du développement de la société. Des banques nous ont également accordé des crédits, mais cela reste nettement insuffisant au regard de l'ampleur du projet d'Alger-Médina, dont la réalisation requiert pas moins de 2,5 milliards d'euros. L'emprunt obligataire que nous allons lever nous permettra de conclure la première phase du projet dont je vous ai précédemment décrit la consistance. Nous passerons immédiatement après à la phase « résidence » consistant à réaliser des tours d'habitation ultramodernes destinées à la vente. Comptez-vous, d'ores et déjà, faire appel à l'épargne publique pour financer cette seconde phase ? Pourquoi pas ? L'emprunt obligataire est un financement noble dans le sens où il n'est pas spéculatif, qu'il ne génère pas d'inflation et qu'il crée de la richesse et de l'emploi. Il constitue pour nous, qui projetons de créer pas moins de 10 000 postes de travail à Alger-Médina, une source d'espoir. Nous adresser au public pour notre financement revêt, par ailleurs, à nos yeux un autre intérêt important. En effet, pour ce type d'emprunt, nous aspirons à faire participer les citoyens aux retombées financières générées par l'emprunt obligataire auquel ils ont souscrit, mais aussi et surtout à susciter leur adhésion à la vie de la cité et à la réalisation de ce qu'ils sont appelés à utiliser. Nous voulons prendre les citoyens comme témoins de la réalisation d'Alger-Médina pour créer entre nous une bénéfique symbiose car nous sommes convaincus qu'il est important que les citoyens s'impliquent dans la réalisation de ce grand projet urbain qui leur est, en définitive, entièrement destiné.