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Abdelwahab Derbal, président de la HIISE, va-t-il passer la main ?
Publié dans El Watan le 01 - 08 - 2018

Le 9 octobre 2016, un communiqué officiel annonçait que le président de la République envisageait de nommer Abdelwahab Derbal à la tête de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), et pour ce faire, il avait décidé de consulter les formations politiques du pays.
Aussitôt formulée, cette proposition a suscité une cascade de critiques et de réticences des partis dits «démocratiques», sachant que l'homme était membre d'un parti islamiste, Nahda en l'occurrence.
En effet, Abdelwahab Derbal a été élu en 1997 au titre du parti cité supra, puis a exercé successivement les fonctions de ministre chargé des Relations avec le Parlement et de conseiller à la présidence de la République, avant de diriger le bureau de la Ligue arabe auprès de l'UE, à Bruxelles. Il a été également en poste en Arabie Saoudite, en qualité d'ambassadeur, jusqu'au printemps de l'année 2016.
A l'issue donc du délai imparti aux partis politiques pour se déterminer sur la proposition de nomination de l'intéressé pour la présidence de la HIISE, la décision a été entérinée, suite aux réponses des partis, dont 47 ont marqué leur accord, 5 ayant formulé des réserves, et enfin 4 autres qui ont émis des objections politiques sur toute la démarche suivie par les pouvoirs publics.
Aussitôt installé avec son équipe, le président de la HIISE, qui avait mis le curseur sur les élections législatives, a multiplié les visites sur le terrain et les déclarations à la presse, affirmant urbi et orbi la détermination de son «instance» à mobiliser les partis politiques qualifiés d'«alliés» et de «partenaires essentiels» pour la réussite de toute élection.
Quant à ses priorités, il a mis l'accent sur l'obligation d'assainir le fichier électoral et le fichier d'état civil.
Il a, par ailleurs, milité pour une révision de la loi électorale, compte tenu de son impact sur la vie politique et le processus démocratique, invitant au passage les partis politiques à soumettre leurs propositions en la matière.
Le premier test sérieux pour le président de la HIISE a consisté à «encadrer» son premier rendez-vous électoral le 29 novembre 2017. Il s'est déclaré satisfait de l'organisation du scrutin qui s'est déroulé, a-t-il dit «dans des conditions normales et acceptables», ajoutant au passage et après les nombreuses contestations qui ont surgi à cette époque-là que «la mission de la HIISE s'achève avec la fermeture des bureaux de vote : ce qui se passe après — dépouillement et signature des PV — ne relève pas de nos prérogatives», a-t-il fait rappeler.
Il faut dire que les dernières législatives ont mis à nu les failles nombreuses liées au déroulement de la campagne électorale, avec notamment la polémique concernant «les affiches de candidates sans visage» et certains dépassements dont se sont plaintes toutes les formations politiques, y compris le FLN et le RND.
Pour Abdelwahab Derbal, toutes les élections dans le monde «sont entachées d'irrégularités» et s'il y a eu fraude, a-t-il ajouté, cela s'est fait à l'intérieur des partis par leurs propres militants.
Aujourd'hui, le président de la HIISE le reconnaît, il s'est heurté à l'épreuve du terrain et son instance est apparue limitée. En l'état de sa composante (410 membres), elle n'a pas, selon lui, les ressources nécessaires pour contrôler les 1541 fichiers électoraux. Abdelwahab Derbal a admis, publiquement et courageusement, que la loi électorale, telle qu'elle existe, n'est pas propice à la démocratie. D'ailleurs, il n'a pas hésité à enfoncer le clou, peut-être sans s'en rendre compte, écrivait un éditorialiste, en expliquant, chiffres à l'appui, que 29% des bureaux de vote seulement ont fait l'objet d'un suivi par des représentants de son instance lors des dernières législatives. Comme pour se dédouaner, il a ajouté aussi qu'en fin de compte, «c'est l'affaire des militants des formations politiques que de surveiller le scrutin !»
L'aveu n'est-il pas révélateur de l'impuissance de l'homme ?
De ce qui précède, peut-on s'autoriser à penser qu'en définitive le président de la HIISE, Abdelwahab Derbal, ne maîtrise plus son sujet au regard des difficultés tant endogènes qu'exogènes qu'il n'a cessé de relater depuis son intronisation à la tête de l'instance, et de ce fait, il n'est plus l'homme de la situation ?
L'ancien ministre chargé des Relations avec le Parlement, qui, vraisemblablement, n'a pas l'intention de jeter l'éponge, plaide pour «l'élargissement de ses prérogatives», sans pour autant donner de détails.
Il faut dire qu'à sa charge, malgré une composante bien fournie en cadres de la République, notamment des magistrats chevronnés et des prérogatives assez élargies, en plus d'une autonomie constitutionnellement acquise, la HIISE n'a pas réussi à laisser la moindre empreinte dans l'espace public et encore moins dans l'esprit des Algériens.
Et à l'auteur de cette appréciation, largement partagée, de s'interroger :
1. Faut-il y voir un mauvais casting ou un coaching en deçà des attentes ?
2. Ou peut-être les deux à la fois ?
Maintenant que le curseur est mis sur les élections présidentielles de 2019, la HIISE et son président ne sont pas près d'échapper aux critiques des observateurs de la vie publique. Et aussi et surtout des formations politiques, qui ont réglé leurs calendriers sur cette date.
Et forcément, leurs agendas ne collent pas avec ceux du président de la HIISE !
La preuve, les principales formations politiques ont fait l'impasse sur la réunion de concertation à laquelle il les a conviées en mai dernier. Un véritable «casus belli», pour ne pas dire un clash !
Et ce n'étaient certainement pas les quelques représentants de certains micro-partis, en mal d'aura, présents à la rencontre, qui ont comblé le vide sidéral auquel était confronté Abdelwahab Derbal, qui, faut-il le remarquer, aime à agir «en solo».
On savait que la HIISE, mise en application de la Constitution de 2016, n'avait jamais bénéficié du moindre préjugé favorable auprès de l'opposition. Mais de là à ce que des formations politiques issues de la majorité présidentielle, à l'image du FLN et du RND, boudent la réunion, c'est l'instance, présentée pourtant dans le discours officiel comme un gage de crédibilité des élections, qui en prend un sacré coup !
Autant dire, le rappelait un chroniqueur, qu'«il s'agit là d'un véritable camouflet pour la commission proposée comme remède à la fraude électorale».
Et partant, un discrédit attentatoire à la personnalité qui la préside !
L'absence des «grosses cylindrées» à cette réunion est révélatrice aussi de l'opinion que se fait la classe politique de la HIISE.
Abdelwahab Derbal a dû, certainement, accuser le coup, lui qui avait une fois déclaré qu'il était confiant et capable de remplir convenablement sa mission. «Je vais rassembler tous mes amis dans l'instance, tous mes amis dans les partis politiques et tous mes amis dans le gouvernement qui croient que l'Algérie peut faire quelque chose de bien et on va relever le défi».
Après coup, l'ancien diplomate doit se sentir bien seul :
Va-t-il, pour autant, passer la main et donner ainsi raison à tous ceux qui avaient émis de sérieux doutes sur sa capacité à mener une mission de contrôle sur le processus électoral qui, parfois, échappe à l'administration qui est censée pourtant l'organiser et le contrôler dans le moindre petit détail ?
Continuer sa mission, comme à son habitude, en prenant l'avis et les conseils de ses collaborateurs dont certains pourtant sont rompus à «la chose électorale» ?
Se «défausser» sur les partis en évoquant l'incapacité de leurs observateurs à protéger leur vote, ou sur les médias, les accusant tantôt de ne pas être à ses côtés et tantôt de rapporter des «fake news» qui enflamment l'opinion publique à chaque scrutin ?
Ou continuer à «exiger» la révision de la loi électorale, le seul artifice redondant qu'il utilise pour justifier son échec ?


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