Une épidémie de choléra a causé la mort d'une personne et contaminé 41 autres dans les villes du centre du pays au cours de cette semaine, selon le ministère algérien de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Dans une déclaration à la presse, le directeur central de la prévention de ce ministère a fait état de 41 cas de choléra enregistrés dans les wilayas d'Alger, Blida et Tipasa sur 88 cas suspects, ainsi que d'un décès à Bouira. La panique s'est emparée de la population suite au retard pris par les autorités pour rendre publique l'information. Face à la panique générale qu'a suscitée l'annonce de 41 cas confirmés de choléra avec un décès et l'admission de plusieurs dizaines de cas suspects dans des hôpitaux du centre du pays, les pouvoirs publics tentent d'en minimiser l'importance. Après plusieurs jours de mutisme sur des cas suspects, le ministère a fini par confirmer le diagnostic des médecins de Blida. Et c'est avec un discours se voulant rassurant que les responsables du ministère de la Santé veulent affronter cette situation qui suscite la panique et l'inquiétude des Algériens. Les cas de choléra sont «isolés» et la situation est «maîtrisée», selon les propos utilisés par le directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Dr Djamel Fourar. Ce responsable minimise l'étendue de l'épidémie, puisque les cas de choléra enregistrés dans quatre wilayas du pays sont «des cas isolés et limités à des familles et la situation est maîtrisée», selon le même responsable qui s'est exprimé publiquement. C'est ce même discours qui a été développé jeudi lors d'une conférence de presse animée conjointement avec des cadres du ministère et le directeur général de l'Institut Pasteur pour donner des explications sur les cas de choléra dans les wilayas d'Alger, Blida, Tipasa et Bouira, où 41 cas ont été enregistrés sur les 88 suspectés. La sortie médiatique des représentants des deux autorités médicales n'a pas permis de connaître les causes de cette épidémie. Ces responsables se sont contentés de propos sur le fait que la situation «n'est pas inquiétante et ne nécessite pas l'instauration d'un état d'urgence», appelant les citoyens au respect des règles d'hygiène, à savoir «bien se laver les mains, rincer les fruits et les légumes avant leur consommation et s'abstenir de rendre visite aux malades atteints de choléra dans les hôpitaux». Le non-respect des règles d'hygiène en cause La piste de la contamination par voie hydrique qui est largement développée sur les réseaux sociaux et les campagnes d'alerte sont officiellement réfutées. Le directeur général de l'Institut Pasteur, le Dr Zoubir Harrath, a affirmé que les analyses bactériologiques effectuées par l'Institut sur des échantillons prélevés sur des personnes atteintes ont confirmé que l'épidémie du choléra s'est propagée en raison du non-respect des règles d'hygiène concernant la consommation de certains aliments, excluant une contamination liée à la consommation d'eau. Les analyses en cours au niveau de l'Institut Pasteur sur les aliments consommés par les familles atteintes de choléra «révéleront prochainement les causes réelles de cette épidémie», a-t-il ajouté. Le Dr Youcef Tarfani, sous-directeur au ministère de la Santé, a exposé les différents cas enregistrés au niveau des quatre wilayas, précisant que 6 ont été recensés à Aïn Bessam (Bouira), dont 3 confirmés, 50 cas à Blida dont 22 confirmés, 18 à Tipasa dont 11 confirmés et 14 cas à Alger dont 5 confirmés. Le directeur de la santé de la wilaya d'Alger, le Dr Mohamed Miraoui, a révélé que 10 cas sur 14 admis à l'hôpital El Kettar ont quitté ce dernier, tandis que les quatre autres quitteront l'hôpital aujourd'hui. Le directeur de la santé de la wilaya de Blida, Ahmed Djemai, a annoncé que 12 cas sur 74 ont quitté l'hôpital de Boufarik, ajoutant que l'état de santé des autres malades «s'améliore progressivement» et ils devront quitter l'hôpital dans les prochains jours. Il y a 22 ans, l'Algérie a connu une épidémie avec 4500 cas suspects de choléra, rappellent des spécialistes de santé publique. Il convient de souligner que le choléra est une infection contagieuse grave qui entraîne la mort, suite à des diarrhées aiguës causées par le bacille Vibrio cholerae, qui se propage en l'absence d'hygiène ou suite à la consommation d'eau, de fruits ou de légumes contaminés. Le bacille qui vit entre un et sept jours cause des diarrhées aiguës entraînant une forte déshydratation et d'autres complications au niveau du cœur, des poumons et des reins.