La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, était hier catégorique : «Il n'y aura pas de report de la rentrée scolaire.» Une fin de non-recevoir a donc été signifiée aux voix s'exprimant sur la nécessité de reporter la rentrée des classes en raison des cas enregistrés et suspects de choléra dans plusieurs wilayas du pays. La rentrée est donc fixée pour le 5 septembre pour l'ensemble des élèves, y compris ceux des localités ayant recensé des cas avérés ou suspects de choléra, et ce, sous la supervision des ministères de l'Intérieur et de la Santé. «Les walis ont donné des instructions sur l'impératif d'observer les règles d'hygiène pour prévenir cette épidémie», a souligné la ministre lors d'un point de presse tenu à l'issue de la clôture de la conférence nationale des directeurs de l'éducation. «Il n'y a pas de données nécessitant la prise de mesures de report», a précisé en outre Mme Benghebrit, plaidant pour un traitement et une gestion «objectifs et responsables des informations liées au dossier pour ne pas paniquer la société». La ministre a indiqué par ailleurs qu'une cellule de veille et de suivi a été installée et des instructions ont été données aux chefs d'établissement et aux directeurs de l'éducation pour s'assurer du respect des consignes d'hygiène au niveau des établissements concernant le contrôle de l'état des citernes, des bâches d'eau et des sanitaires. Pour elle, la gestion de cette situation relève des prérogatives accordées aux responsables locaux, intervenant avec les mesures nécessaires pour chaque conjoncture. «Nous avons besoin de tout le volume horaire de l'année scolaire pour terminer les programmes à temps, et la conjoncture liée au choléra sera gérée conformément à un protocole élaboré par les responsables locaux, comme on le fait aussi pour les intempéries ou autre situation d'urgence conjoncturelle», a affirmé en outre la ministre. Mme Benghebrit a indiqué avoir tenu dimanche une réunion avec les directeurs de l'éducation des cinq wilayas ayant enregistré des cas de choléra (Alger, Blida, Bouira, Tipasa et Aïn Defla), ajoutant qu'elle tiendra une deuxième réunion avec les directeurs de ces wilayas pour «examiner les derniers développements et prendre les mesures préventives nécessaires». Vers le lancement d'une consultation sur le Bac Abordant le projet de réaménagement de l'examen du baccalauréat, la ministre a fait savoir qu'un consensus sur un projet de réaménagement a été obtenu au niveau de la commission chargée du dossier. Cet avant-projet fera l'objet de débats durant l'année scolaire en cours. La version du baccalauréat 2019 ne portera donc aucune modification, a-t-elle souligné. Des rencontres et des conférences seront dédiées à cette question de réaménagement du baccalauréat, ce qui permettra de connaître les points de vue de toute la société, a ajouté la ministre, qui n'écarte pas le recours à une consultation sur ce dossier. Le consensus obtenu auprès de la commission chargée de ce dossier, qui a pour principal objectif de réduire la durée des épreuves, propose la prise en compte de l'évaluation de toutes les matières dès la deuxième année secondaire. Les épreuves écrites ne porteront que sur les matières essentielles de la terminale de chaque filière. Les épreuves de sciences islamiques, de littérature arabe et d'histoire sont également maintenues pour toutes les filières, a en outre précisé la ministre, non sans dénoncer la «mauvaise foi des ennemis du secteur (…) avec la diffusion de rumeurs». La suppression des matières sciences islamiques, l'arabe et l'histoire «est impensable», a affirmé la ministre.