La mise sur le marché des nouveaux manuels de la 5e année primaire et de la 4e année moyenne, qui devaient accompagner la deuxième génération des programmes, est ajournée. Pour l'année scolaire qui débutera le 5 septembre, plus de 75 millions de livres scolaires ont été édités par l'Office national des publications scolaires (ONPS), annonce le ministère de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. L'opération de distribution se déroulera donc dans de meilleures conditions que celles de l'année dernière, affirme l'Association nationale des parents d'élèves. Certains représentants d'enseignants et de fonctionnaires des services économiques pointent du doigt des «dysfonctionnements» qui risquent d'entacher, cette année encore, l'opération. La mise sur le marché des nouveaux manuels de la 5e année primaire et de la 4e année moyenne, qui devaient accompagner la deuxième génération des programmes, est ajournée. La version officielle du ministère met en exergue le retrait du projet de 7 manuels scolaires, non conformes aux dispositions incluses dans le cahier des charges. A rappeler que depuis 2016, 30 nouveaux manuels scolaires et 6 cahiers d'exercices ont été mis à la disposition des élèves du 2e palier des cycles primaire et moyen (2e et 4e années du primaire et 2e et 4e années du moyen) pour accompagner les nouveaux programmes. Aucun nouveau manuel n'est donc introduit pour la rentrée, qui verra la distribution des mêmes livres que l'année dernière. Certaines sources évoquent le facteur financier, justifiant le report de l'édition des nouveaux manuels puisqu'un stock important a été imprimé l'an dernier. Nedjadi Messeguem a souligné, dans une déclaration à la presse à l'annonce des résultats des examens nationaux à la fin de l'année scolaire écoulée, que les livres de la 2e génération des programmes ne seront pas imprimés en raison de l'existence d'un stock énorme en livres de l'édition de l'année dernière. «La publication de nouveaux livres est à l'arrêt pour la rentrée scolaire 2018-2019 eu égard au nombre important de livres, estimé à 70 000 nouveaux livres en 2017, et la correction des erreurs figurant dans les livres publiés l'année passée.» Le ministère a donc procédé à l'impression d'une nouvelle édition corrigée des livres de l'année dernière, tout en préconisant une adaptation de ces livres aux nouveaux programmes et à la sélection et l'ajout de sujets en adéquation avec la 2e génération des programmes de la réforme. Pour éviter le retard dans la distribution, l'opération de l'acheminement a débuté au mois de mars dernier. Les livres sont actuellement au niveau des établissements. La vente est organisée par le chef de l'établissement, qui désigne une équipe pour assurer cette opération, explique Mustapha Nouaouria, président de la commission des fonctionnaires des services économiques de l'Unpef. L'opération de vente et de collecte des recettes est encadrée par l'équipe désignée par le premier responsable de l'établissement, mais ce sont les services économiques de cet établissement qui finalisent les comptes et mettent à jour la situation financière ainsi que la conformité des factures. Quant à la distribution gratuite des livres, elle concerne cette année près de 4 millions d'élèves, tous paliers confondus, selon l'Association des parents d'élèves, dont le président souligne que les élèves qui perçoivent la prime de solidarité sont les mêmes qui bénéficieront de la gratuité des livres. L'allocation spéciale de solidarité pour les élèves sera maintenue en 2019 à 9 milliards de dinars. Le montant alloué pour la gratuité du livre scolaire pour les élèves démunis reste également au même niveau qu'en 2018, à savoir 6,5 milliards de dinars, selon l'avant-projet de loi de finances, dont certains articles ont été traités par la presse. La liste des élèves concernés est confectionnée par la direction de l'établissement, les services de la commune et de la daïra coordonnent le travail entre les établissements pour optimiser la distribution, indique en outre le représentant des intendants. La double tutelle pénalise les primaires L'opération de vente des manuels se fait au niveau des points de vente de l'ONPS et les librairies agréées. Elle est également engagée au niveau des établissements scolaires. Même si la pénurie des livres ne sera pas du même niveau que l'année dernière, des dysfonctionnements peuvent «perturber» l'opération à la rentrée, souligne Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Le plan de distribution risque d'être confronté à la réalité du terrain, notamment le manque de moyens à la disposition des chefs d'établissement. Dans les zones rurales ou éloignées des chef-lieux des communes, l'opération de distribution devient une tâche rude pour les chefs d'établissement qui font parfois appel à leurs propres moyens pour assurer cette opération, souligne M. Amoura. «La double tutelle Education/Intérieur sur les établissements du primaire engendre certaines pratiques bureaucratiques qui créent parfois des retards pénalisant les processus d'approvisionnement et distribution ou vente des livres. Nous avons saisi la ministre sur ces cas qui reviennent chaque année. Nous le ferons aussi à notre prochaine réunion, l'idéal c'est que les écoles primaires soient retirées de la tutelle des communes pour une meilleure équité», estime notre interlocuteur.