Environ 150 travailleurs de l'Entreprise de production des boissons d'El Harrach (EPBH), filiale du Groupe boissons d'Algérie, sont dans le désarroi. Leur entreprise dissoute depuis le 1er septembre 2008, ces travailleurs devaient percevoir leurs indemnités de départ à la même date, conformément à la résolution du Conseil de participation de l'Etat (CPE) n°10/87 du 4 mai 2008. Celle-ci exhorte « le ministère des Finance et la SGP Cojub à la mise en œuvre de cette résolution et, notamment, le traitement prioritaire et diligent du volet social ». Rien de cela ; ils attendent depuis 6 mois. Exaspérés, ils ont décidé de passer à l'action. Ils viennent de saisir le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, afin de l'interpeller à propos de ses engagements. Rappelant les péripéties de « l'échec » de la mise en liquidation, puis la dissolution de leur entreprise, les représentants des travailleurs de l'EPBH affirment mordicus qu'ils ont frappé à toutes le portes, y compris celles du ministère des Finances et de la SGP Cojub. Sans résultat. « Le liquidateur n'a eu de cesse de contacter autant M. Himeur du ministère des Finances et les présidents de la SGP Cojub et du Groupe boissons d'Algérie pour le règlement du volet social, en vain », regrettent les travailleurs de l'EPBH dans une la lettre adressée au Premier ministre, signée par M. Zemerli, secrétaire général de la section syndicale UGTA, dont nous détenons une copie. Affirmatifs, les travailleurs notent avec regret que « ni le président de la SGP Cojub ni le président du Groupe boissons d'Algérie ne veulent réellement faire un effort pour solutionner ce problème ». Ils se demandent « si une résolution signée par le Premier ministre au nom du CPE a force de loi ou est-elle laissée à la bureaucratisation de ceux qui sont censés l'exécuter ? ». Ils s'interrogent également : « Comment affecter les biens de cette entreprise alors que les travaux de comptables et physiques de liquidation n'ont pas encore abouti et risquent d'être retardés tant que sera retardée la perception des dus des travailleurs ? » En conclusion, les travailleurs rappellent que « cette attente n'a que trop duré et n'est plus supportable. Pour cela, ils dégagent toute responsabilité sur les possibles dérapages dont sont à l'origine les bureaucrates chargés de l'exécution de votre résolution. » De guerre lasse, ils menacent même d'aller vers une grève de la faim et de saisir le président de la République himself.