Après la dissolution de cette entreprise par le Conseil de participation de l'Etat en août 2008, les modalités d'indemnisation des travailleurs dont la situation sociale est, depuis cinq mois, précaire, traînent toujours en longueur. Encore une histoire de bureaucratie étatique. Le sort de l'entreprise de production des boissons d'El-Harrach du Groupe Boissons d'Algérie relevant de la SGP Cojub est pratiquement scellé vers la fin 2004 avec la résolution du CPE relative aux conditions et modalités d'évaluation des EPE et actifs à céder dans le cadre des opérations de privatisation et l'appel à manifestation d'intérêt lancé en 2005. Le seul investisseur intéressé à l'époque Le groupe Flash s'est retiré peu de temps après l'échec des négociations avec la tutelle de l'entreprise. La dissolution paraît alors comme seule solution et la relation de travail liant l'entreprise à l'ensemble du personnel est prononcée le 1er septembre 2008 avec octroi des indemnités y afférentes tel que stipulé par l'article 2 de la décision n° 618/DGG/2008 du 31 août 2008 en application de la résolution n°1 de l'AGEX réunie le 24 août 2008. Le liquidateur désigné a déposé, conformément à la résolution du CPE, un dossier relatif aux indemnisations et solde de tout compte du personnel licencié auprès de la Direction des Domaines de la wilaya d'Alger. Et c'est à ce moment que les choses se corsent puisque cette dernière refuse de prendre en charge le dossier arguant que l'entreprise étant une EURL et filiale d'un groupe, la liquidation est du ressort du propriétaire, en l'occurrence le Groupe Boissons d'Algérie comme le montre la note du DG des Domaines opposant un refus systématique au traitement des dossiers relatifs à des filiales dissoutes. Pour la section syndicale qui a saisi le président du CPE, à savoir le Premier ministre Ahmed Ouyahia “des interventions ont été menées par les représentants des travailleurs auprès de la SGP Cojub. Ces interventions ont toutes été vaines, empreintes de mensonges flagrants et faisant allusion à un certain responsable du ministère des Finances qui serait le seul responsable apte à solutionner ce problème par un écrit aux Domaines de la wilaya d'Alger, écrit que seul lui est en pouvoir de signer. Le liquidateur n'a eu de cesse de contacter autant ce responsable que les présidents de la SGP Cojub et du Groupe Boissons d'Algérie pour le règlement du volet social mais en vain. Il s'avère aujourd'hui que ce même responsable du ministère des Finances n'a pas les pouvoirs pour la résolution de notre problème, donc pas de lettre aux Domaines de la wilaya d'Alger qui débloquerait la situation. Ni le président de la SGP Cojub ni le président du Groupe Boissons d'Algérie toujours propriétaire de l'EPB El-Harrach, ne veulent réellement faire un effort pour la solution du problème vécu par les travailleurs”. La lettre dont nous avons une copie montre la grande préoccupation des travailleurs qui s'interrogent sur les forces occultes qui bloquent l'application depuis cinq mois de la résolution signée par le Premier ministre tout en se demandant comment affecter les biens immobiliers de l'EPBE dissoute et non liquidée à une autre entreprise : “Comment affecter les biens de cette entreprise alors que les travaux comptables et physiques de liquidation n'ont pas encore abouti et risquent d'être retardés autant que sera retardée la perception des droits des travailleurs.” En conclusion, le document “dénonce publiquement et nommément les intervenants dans cette affaire qui bloquent l'exécution de la résolution que vous avez signée. Plusieurs travailleurs sans emploi, n'ayant pas de quoi nourrir leurs familles, sont dans l'attente de leurs droits. Cette attente n'a que trop duré et devenue insupportable. Pour cela ils dégagent toute responsabilité quant à de possibles dérapages dont sont à l'origine les bureaucrates chargés de l'exécution de votre résolution”. ALI FARÈS