Tous les signes pointent vers la dissolution de l'Assemblée populaire communale (APC) de Tighennif, à 20 km de Mascara. Les pouvoirs publics veulent en finir avec la situation de pourrissement qui prévaut. «L'Etat ne peut pas laisser les choses se dégrader davantage à Tighennif. Devant cette situation de crise, le wali ne tardera pas d'aller vers l'application des dispositions du code communal en vigueur, notamment la substitution de l'assemblée», nous a révélé, jeudi, une source de la wilaya de Mascara qui a requis l'anonymat. La mise sur la touche attendue de la composante de l'APC de Tighennif est le résultat du refus de la majorité des élus, 15 sur les 23 qui constituent l'Assemblée communale, lors de la session extraordinaire convoquée par le wali de Mascara, le 28 août dernier, d'adopter le budget supplémentaire (BS) 2018 et le compte administratif. «Dans ce cas-là, l'article 186 du code communal est clair. Il stipule que dans le cas où cette session n'aboutit pas à l'adoption du budget, le wali le règle définitivement. Chose qui a été faite», formule notre source. Et d'ajouter : «Le wali, face à cette situation de blocage, sera contraint de désigner un administrateur et autres assistants dont la mission est de gérer les affaires de la commune». Le recours à la substitution de l'APC de Tighennif a été franchement exprimé par le wali de Mascara qui, lors de la réunion du conseil de wilaya tenue jeudi dernier, a déclaré: «Les raisons de cette situation de blocage dans laquelle est plongée l'APC de Tighennif sont injustifiées. Je vais saisir le ministère de l'Intérieur pour qu‘il procède, en vertu des lois de la République, à la dissolution de l'APC.» Un cadre de l'administration locale a tenu à attribuer également le pourrissement de la situation au président de l'APC, qui n'a pas tenté de trouver une sortie de crise en procédant à des négociations avec ses opposants qui veulent sa tête. La crise que connaît l'APC de Tighennif s'est déclenchée, notons-le, après la décision du maire de prolonger le contrat de location du marché de gros de fruits et légumes de la ville à un investisseur sans passer par voie d'adjudication.