Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, s'explique sur l'interdiction du film Ben M'hidi. Selon lui, le blocage de ce long métrage du réalisateur Bachir Derraïs est dû «au non-respect du scénario». «Cette affaire a fait couler beaucoup d'encre. Il faut que le film soit conforme à son premier scénario. Il y a une commission qui l'a visionné et elle a enregistré plusieurs réserves et remarques. Il faut que ces remarques et réserves soient prises en charge pour que le film soit conforme à son texte. C'est tout ! C'est une question professionnelle et il n'y a aucune autre explication», déclare le ministre en marge de la cérémonie d'ouverture de la session 2018-2019 du Conseil de la nation, organisée hier. Le ministre tente ainsi de taire la polémique autour de la «censure» de ce film par le ministère de Moudjahidine. Dans une déclaration faite avant-hier à TAS, le réalisateur explique les reproches du ministère. «Ils n'ont pas approuvé le contenu du film et interdisent sa projection dans la version actuelle. Ils ont trouvé qu'il n'y avait pas beaucoup de violence, pas assez de scène de guerre alors que j'ai fait un film politique. Ils m'ont reproché de n'avoir pas montré la torture, les embuscades, ils voulaient un film à la ‘‘Ben Boulaïd''. Si je devais les suivre, j'aurais fait un film de cinq heures. Ils ne connaissent pas le cinéma. Ils ne savent pas que le film dure 1h50, et dans lequel on raconte une histoire selon un angle précis», déclare-t-il. Selon lui, le ministère rejette aussi le contenu du film. «(…) Ils m'ont demandé pourquoi j'ai montré les désaccords entre les chefs de la Révolution. J'ai notamment montré les différends entre Abane et Ben Bella, entre Ben M'hidi et Ben Bella, entre les gens de l'intérieur et ceux de l'extérieur. Et j'ai évoqué la guerre de leadership. On m'a reproché de porter atteinte aux symboles de la Révolution. Je n'ai rien inventé. Tout est écrit dans les livres de Khider, de Ferhat Abbas et de Benyoucef Benkhedda», ajoute-t-il. Gérard Depardieu : «un ami de l'Algérie» Revenant sur la polémique autour du rôle de Dey Hussein confié à l'acteur français Gérard Depardieu, dans le film sur Ahmed Bey, le ministre de la Culture estime que «ce choix donnera au film un cachet international». «Il ne faut pas s'attarder sur la vie privée de Gérard Depardieu. Il est un ami de l'Algérie qui a une relation particulière avec le cinéma algérien et des positions importantes concernant l'Algérie», soutient-il. Azzedine Mihoubi affirme, dans la foulée, que «l'acteur a joué son rôle et il a terminé hier (dimanche, ndlr)». «Concernant la traduction, la technique est maîtrisée maintenant», enchaîne-t-il.