Tout ce que l'Etat a fait pour mettre à plat la spéculation qui sévit depuis de longues années sur le foncier urbanisable et l'immobilier n'a servi à rien. Le projet de deux millions d'unités, en plus des différentes formules de logements, comme le LSP, le LPA, le LPP et l'AADL, n'ont pu juguler le phénomène. Une spéculation effrénée continue, touchant tous les segments du secteur de l'habitat. A titre d'exemple, un lot de terrain à bâtir, situé à la périphérie de n'importe quelle agglomération de la wilaya d'Oum El Bouaghi, revient aux éventuels postulants à 500 millions de centimes, voire plus, s'il donne sur une grande rue ou un boulevard. Les anciennes bâtisses proposées à la vente affichent, elles, des prix astronomiques. Surtout quand ces dernières sont situées en plein centre-ville. Les acquéreurs se recrutent parmi les riches commerçants qui, une fois la transaction accomplie, démolissent la bâtisse pour en ériger une neuve avec plusieurs niveaux. Beaucoup avaient prédit l'effondrement de l'immobilier, notamment avec la crise qui a affecté de nombreux pays et à laquelle notre pays n'a pas échappé. Hamza, un connaisseur du domaine, nous affirme que malgré la spéculation, l'immobilier a quand même connu une notable baisse des prix. «Les prix des logements ont subi un affaissement depuis au moins deux années», assène Hamza. Et d'ajouter: «Les logements proposés à la vente ne trouvent pas acheteur depuis plusieurs années.» C'est ce que nous confirme un habitant dont la maison familiale est mise en vente. C'est une maison à un étage, située sur un boulevard à Aïn Beïda. Même les villes de la wilaya, à l'instar de Meskiana et Souk Naâmane, ne sont pas épargnées par la spéculation. Les prix des logements ou des maisons familiales sont hors de prix. De même pour les lots de terrain à bâtir qui restent inaccessibles aux bourses moyennes. Les éventuels acquéreurs sont rebutés par le prix exigé par les membres de la famille. Nombre d'acheteurs attendent un autre effondrement du marché de l'immobilier. Comme pour les autres wilayas du pays, Oum El Bouaghi a bénéficié de la formule AADL qui compte 1550 unités réparties entre les grandes agglomérations que sont Aïn M'lila, le chef-lieu de wilaya, et Aïn Beïda, et ce, en plus de milliers d'autres logements comptant pour les autres formules d'habitat. L'achèvement de tous les programmes lancés ici et là parviendra-t-il à mettre fin à la spéculation et à instaurer un nouveau barème qui satisfasse tout le monde ?