Le commandant en chef de l'autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL), le maréchal Khalifa Haftar, est finalement revenu sur ses déclarations va-t-en-guerre à l'égard de l'Algérie et a exprimé son souhait de dépasser ce que ses collaborateurs ont fait passer pour un malentendu. Un quiproquo exploité, selon eux, par certains médias arabes pour tenter de créer la discorde entre Algériens et Libyens. Le porte-parole de l'Armée nationale libyenne, le général Ahmed Al Mismari, a ainsi fermement démenti, lors d'une conférence de presse donnée lundi à Benghazi, que le maréchal Khalifa Haftar ait eu la moindre intention belliqueuse à l'égard de l'Algérie, accusant notamment la chaîne Al Jazeera d'avoir déformé les propos de ce dernier en lui prêtant une volonté de déclencher un conflit contre l'Algérie. Dans la foulée, il a reproché aussi au média qatari d'avoir déformé les propos du maréchal Haftar dans le but de perturber la coopération entre son armée et l'armée algérienne. Le général Al Mismari qui a mis, en outre, l'accent sur l'objectif commun des armées algérienne et libyenne, à savoir la lutte contre le terrorisme islamiste, a affirmé que l'Algérie et la Libye sont «des pays frères ayant un destin commun» et que la fraternité entre les deux pays était infiniment plus grande que le Qatar et Al Jazeera. «Avec les Algériens nous formons un seul pays. Nos relations ne sont pas uniquement économiques ou politiques, elles sont aussi sociales et historiques», a ajouté M. Al Mismari. Revenant sur le présumé incident d'incursion évoqué par le maréchal Khalifa Haftar dans sa déclaration, le général Al Mismari, montrant une carte, a affirmé qu'une «intrusion de certains éléments à l'intérieur des territoires libyens» avait eu lieu, sans préciser leur identité. Il a souligné que «la surveillance des frontières a été confiée, dans certains cas, aux pays voisins, dont l'Algérie», ce qui confirme le caractère absurde de la sortie de Khalifa Haftar. A rappeler que suite aux propos tenus le 8 septembre par le maréchal Haftar, au cours desquels il a menacé l'Algérie de guerre après une incursion supposée de l'armée algérienne sur le sol libyen, le ministre libyen des Affaires étrangères dans le gouvernement d'union nationale, Mohamad Tahar Siyala, a appelé, le 10 septembre, son homologue algérien, Abdelkader Messahel, pour l'assurer de l'attachement des autorités de la Libye au renforcement des relations bilatérales avec l'Algérie. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, le diplomate libyen «a qualifié les propos de Khalifa Haftar d'‘‘irresponsables''». De son côté, le chef de la diplomatie algérienne a «rassuré» son homologue libyen, affirmant «qu'aucune déclaration ne peut porter atteinte aux relations fraternelles entre les deux pays». «L'Algérie poursuivra ses efforts en faveur d'une solution politique à la crise libyenne», a précisé M. Messahel.