La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a reçu avant-hier les partenaires sociaux pour une réunion à l'occasion de la rentrée scolaire 2018-2019. Selon les représentants des syndicats des travailleurs du secteur et des parents d'élèves, cette rencontre était plus d'informations et d'échanges de points de vue que d'annonces de véritables solutions. En effet, selon Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), c'était une rencontre de routine sans grands résultats, sauf pour la gestion des œuvres sociales. «La ministre a pris la décision de prolonger le mandat actuel à une nouvelle année afin d'éviter tout type de conflits ou de perturbations. Une décision que nous acceptons», confie notre interlocuteur. Cette décision a été la grande déception de plusieurs autres syndicats qui ont refusé cette prolongation. «Nous sommes très déçus de cette décision unilatérale prise par la ministre qu'est de prolonger le mandat de la gestion des œuvres sociales à une année de plus. Nous sommes contre la prolongation d'une gestion catastrophique et opaque, où durant ces 3 années aucun bilan moral ou financier n'a été établi, déclare Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). De plus, dans les deux décrets qui régissent les œuvres sociales, il n'est nullement cité la prolongation de mandat au-delà de 3 ans. Comment prolonger une gestion qui fait l'objet de commissions d'enquête de l'Inspection générale des finances (IGF) dans 20 wilayas ? C'est une décision illégale et nous avons demandé à la ministre de nous épargner le recours à la justice à cause de cette décision.» Selon notre interlocuteur, après débats, la ministre s'est ravisée et aurait promis d'organiser une nouvelle réunion pour trouver une solution. Pour le secrétaire général du Satef, la rentrée n'est pas si réussie que le ministère le prétend, vu les différents manquements, à savoir les établissements qui n'ont toujours pas ouverts leurs portes dans plusieurs wilayas, dont la capitale, les cantines fermées, les manuels scolaires qui ne sont encore pas arrivés dans les écoles primaires, le manque d'encadrement et le transport scolaire. Des problèmes récurrents auxquels le ministère de l'Education semble peiner à trouver des solutions. «Il ne peut y avoir de rentrée scolaire réussie en l'absence de planification. Toutefois, nous avons été satisfaits, nous et le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), de la décision de la ministre d'ouvrir enfin le dossier de la refonte de l'enseignement secondaire, au vu de la réorganisation de l'épreuve du bac», conclut-il. Pour Idir Achour, secrétaire général du CLA, un engagement de changer les choses vers le positif est bien ressenti, mais il reste insuffisant en l'absence de décisions et d'actions. De prochaines réunions bilatérales sont prévues mais auxquelles la ministre ne prendra pas part. Elle a légué cette mission au directeur général du personnel. Aucune date pour ces rencontres n'est encore arrêtée. Il en est de même pour la réunion de concertation sur la gestion des œuvres sociales. Un dossier qui promet de faire du bruit dans le secteur cette année.