L'épineux dossier de la gestion des œuvres sociales de l'éducation est sur le point de voir le bout du tunnel. Lors d'une réunion de la Commission nationale chargée de ce dossier, hier, le ministère de l'Education et 10 syndicats du secteur ont abouti à un consensus pour prolonger jusqu'à fin septembre le mandat des commissions de wilaya, qui devait expirer ce mois de juillet, afin de "ne pas pénaliser les travailleurs et pour qu'elles gèrent les affaires courantes, à savoir les primes pour les orphelins et les veuves, et pour les opérations chirurgicales et tout ce qui est lié à la santé", a indiqué Boualem Amoura, le secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Ce dernier ajoute, toutefois, qu'au-delà du mois de septembre, ces commissions doivent cesser leurs activités, parce que la loi ne prévoit en aucun cas la prolongation du mandat. Le ministère et les partenaires sociaux ont convenu de fixer une réunion à la prochaine rentrée scolaire, soit vers le 10 septembre, pour discuter de la méthode de gestion des œuvres sociales, centralisée ou décentralisée (au niveau national, comme c'est le cas actuellement, ou au niveau des wilayas), en expliquant qu'"il y avait beaucoup de syndicats qui étaient réticents par rapport à l'organisation d'un référendum pour trancher cette question", indique, notre source. Et d'ajouter : "Il y a consensus pour la tenue d'un référendum pour demander aux travailleurs de choisir la méthode qu'ils jugent la meilleure pour gérer les œuvres sociales." "Lors de cette réunion, hier, qui n'a pas trop tardé, soit 1h 45, il y avait une certaine maturité et une prise de conscience de la majorité des présidents des syndicats", a indiqué M. Amoura en précisant qu'"il n'y avait pas cette animosité habituelle, mais plutôt une compréhension des camarades qui disent qu'il faut agir pour rendre les œuvres sociales aux travailleurs de l'éducation". Interrogé aussi sur la position de la tutelle, notre interlocuteur a fait état d'une appréhension à l'égard de la tenue du référendum dans le secteur de l'éducation eu égard à sa coïncidence avec la prochaine échéance présidentielle, en ajoutant que, "le Satef et d'autres syndicats ont dit le contraire, l'un ne peut empêcher l'autre, car on ne demande pas de subvention, c'est nous-mêmes qui l'organisons en dehors des heures de travail. Sinon, la tutelle est d'accord avec la proposition". S'agissant de la gestion passée, le SG du Satef a confirmé les informations au sujet des enquêtes menées sur le terrain, indiquant qu'"il y a dix-huit commissions menées par l'Inspection générale des finances (IGF) dans dix-huit wilayas" et que "des trous financiers" ont été constatés dans les œuvres sociales. "On l'a appris de la bouche de la ministre de l'Education, et on attend les résultats de ces enquêtes qui devraient lui être remis", a-t-il révélé. Les résultats de cette réunion confortent la position du syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) qui a exigé la non-reconduction du mandat de l'actuelle commission. "Notre proposition est passée parce qu'elle émane de la loi", a-t-il affirmé en rappelant le contenu des lois 303/82 et la 179/82 qui stipulent que les commissions sont élues pour un mandat de trois ans, mais aussi qu'en cas de doute, des commissions d'enquête sont diligentées pour faire toute la lumière sur la gestion des fonds. Rappelons que le Satef et le Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela) avaient boycotté pendant deux ans les travaux de la commission de gestion des œuvres sociales pour s'opposer au mode de gestion centralisée des œuvres sociales du secteur dont le montant dépasse 1 000 milliards de centimes par an, en dénonçant une "gestion opaque" de l'argent des travailleurs. Amar R. [email protected]