Structures délabrées, sanitaire dans une situation catastrophique, cour dans un état lamentable, présence de l'amiante dans les salles… telle est malheureusement la situation qui prévaut dans pas mal d'établissements scolaires à Oran. Dans la commune de Sidi Chami, plus exactement à Haï Nedjma (ex-Cheteibo), l'école primaire Bouazza Abdelaziz (ex-Nedjema 8) est l'exemple vivant de cette situation. Cette école est un parfait exemple d'un établissement, dont la gestion de l'entretien incombe à l'APC de Sidi Chahmi, qui, du reste, n'a pas les moyens financiers pour bien s'en occuper. «Cette école est composée de plusieurs chalets en préfabriqué, qui remonte à plusieurs décennies. Elle se trouve dans un état de délabrement et n'offre nullement un milieu favorable pour les écoliers», explique Malek Hassen Ibrahim, membre du bureau national, et président de l'Association des parents d'élèves de la wilaya d'Oran. De leur côté, les parents d'élèves scolarisés au niveau de cet établissement lancent un appel aux autorités locales pour démolir ces chalets et construire à leur place une «véritable» école, en bonne et due forme. «On a peur pour nos enfants. L'amiante est une matière cancérigène. Sa présence dans cette école est avérée, ce fait n'est plus à débattre. C'est une véritable menace pour la santé de nos enfants et du personnel éducatif», dira un parent. «En plus de la présence de l'amiante, les autres parties de l'école se trouvent aussi dans un état déplorable, les sanitaire sont dans un état de dégradation très avancée. Idem pour la cantine, qui n'offre que des repas froids. Aussi, en saison hivernale, les infiltrations d'eau dans les salles de cours sont au rendez-vous», a-t-il souligné. Notons que Malek Hassen a ajouté que cette école, qui compte près de 600 élèves, devait être démolie il y a au moins 8 ans de cela, mais à ce jour, «elle continue toujours d'accueillir les élèves dans des conditions qui risquent de nuire à leur santé». «Cette école a été construite pour accueillir provisoirement des élèves en attendant la réalisation des infrastructures qui n'ont jamais vu le jour. Le provisoire aura ainsi duré des années», dira un autre parent d'élèves. Et d'ajouter : «On ne veut pas que l'école soit fermée et les élèves casés dans d'autres établissements qui souffrent déjà de la surcharge. On exige la construction d'une autre école en béton à la place des chalets.» La menace est sérieuse. Toute construction en amiante a été interdite par les pouvoirs publics depuis plusieurs années, mais sur le terrain, la réalité est tout autre. La présence de fibres d'amiante représente un grand danger pour les écoliers. Chaque gramme de ce produit contient un million de filaments. Lorsque ceux-ci sont inhalés à une cadence soutenue, ils provoquent le cancer après une trentaine d'années. En attendant, les professeurs de l'école et parents d'élèves attendent que des mesures soient prises pour que soit évitée une catastrophe sanitaire.