En dépit d'une interdiction de sortie du territoire national (ISTN), prononcée par le tribunal de Biskra, Anis et Inès, âgés respectivement de 6 et 3 ans, ont quitté le pays par voie terrestre en date du 19 novembre 2008. Leur père, qui a pris attache avec les organes de presse pour dénoncer ce qu'il qualifie de « véritable rapt d'enfants » et sollicité la justice afin qu'il puisse « retrouver ses enfants », explique que ces derniers, nés à Biskra de son mariage avec Y. Yasmina, binationale de par son ascendance, ont été emmenés en France via la Tunisie par leur mère en empruntant le poste frontalier terrestre Taleb Larbi, dans la wilaya d'El Oued. Mariés en 2001, Lakhdari Mounir, ex-agent de police né en 1972, et celle qu'il accuse d'avoir enlevé les deux enfants mineurs, décident de s'installer en France. Il est alors embauché comme agent de sécurité par une société de surveillance. Mais la vie en France ne lui convient pas et très vite il souhaite retourner au pays natal. C'est alors que les problèmes familiaux commencent pour lui. « Le courant ne passait plus entre nous et nous avons décidé de divorcer », raconte-t-il. Yasmina, qui s'est entre-temps rapprochée de sa famille française, n'entend pas être séparée de ses enfants et préfère demeurer en France. Placés au cœur d'un conflit conjugal, enjeu d'une bataille de procédures judiciaires menées tant en Algérie qu'en France par les deux ex-époux qui revendiquent chacun la garde de leur progéniture, les deux enfants seront ramenés en Algérie par leur père contre l'avis de leur mère, laquelle est revenue à Biskra plusieurs semaines après pour organiser le rapatriement de ses enfants. Fin octobre 2008, elle ira prendre à la sortie de l'école Anis, dont la garde avait été confiée au père, et le cachera plusieurs jours. En réponse à une correspon dance du directeur de l'école qui voulait connaître les causes de l'absence de l'élève, elle répondra par écrit qu'ils avaient changé de wilaya. Après plusieurs tentatives infructueuses pour passer par les aéroports de Biskra, Batna et Constantine, où le défaut d'autorisation paternelle empêchera les enfants de quitter l'Algérie, elle arrivera à ses desseins avec l'aide de son père, de ses frères et la complicité d'un agent de la PAF, lequel aurait été révoqué de ses fonctions pour faute grave. « Je ne pardonnerai jamais à tous ceux qui ont participé à cette affaire et qui m'ont privé de mes enfants. Je demande justice ! », a déclaré le père éploré.