Des écoles à La Casbah sans chauffage et d'autres ne disposant de rien, sauf des murs et un mobilier déglingué. Ce constat est fait par des parents d'élèves des établissements scolaires de l'intra-muros. « C'est une réalité dans des établissements du centre-ville, et c'est sûrement plus désolant en banlieue », déplore-t-on. Des élèves du CEM de la cité des 1200 Logements à Bab Ezzouar ont en fait l'amère expérience et le disent dans une « déclaration » qu'ils ont rendue publique. Les mots qu'ils ont voulu utiliser expliquent cette rage et ce besoin de s'exprimer. « Dans presque toutes les écoles, le chauffage fait défaut, forçant les élèves à étudier dans une ambiance parfois glaciale, certains gardent même sur eux leurs manteaux durant les cours », peut-on lire dans la déclaration. La situation est désolante, surtout durant l'hiver, où les élèves se plaignent sans arrêt du gel. Cette situation peut être extrapolée dans les autres établissements de la capitale. « C'est catastrophique ce qu'endurent les élèves », reconnaît le président de l'Union des parents d'élèves d'Alger (UPEWA), qui comprend quelque 800 associations. Le chauffage est inexistant dans 60% des établissements, la situation est vécue dans la douleur par les élèves du primaire qui vont dans des structures gérées par des APC qui ne « voient pas l'intérêt » de prendre en charge des établissements scolaires qui leur sont « confiés ». Même les instances de tutelle semblent ne pas trop s'y intéresser. A quelque pas du ministère du Travail, dont l'entrée a été « embellie », un collège est dans un état d'abandon. La façade laisse voir des vitres cassées et remplacées par du contreplaqué. Les élèves ont été obligés de sortir dans la rue en organisant un sit-in devant la maison de la presse Tahar Djaout, sans grand résultat. Le directeur dira alors que ses appels n'ont pas trouvé d'écho auprès des responsables du ministère de l'Education. Le problème du budget insuffisant est invoqué à chaque occasion. Les APC cachent pour leur part l'état dans lequel se trouvent les écoles et assurent toujours que leur prise en charge a été entamée et faite à la veille de la rentrée scolaire. Ce qui n'est guère le cas. A part quelques opérations de replâtrage, presque toutes les écoles de l'Algérois sont à l'abandon. Même des lycées « huppés » et dont la réputation est assise sont concernés par cette situation. A Ben Aknoun, le lycée Amara Rachid, qui reçoit des élèves des hauteurs de la capitale, se trouve, nous déclare un parent, sans chauffage. A quelques pas de là, le lycée El Mokrani est aussi à l'abandon. La structure, ancienne , ne peut supporter le poids de l'âge et les incidents ne manqueront pas d'arriver. Les autorités ne semblent pas décidées à renverser la vapeur.