« Nous n'entamerons notre campagne de sensibilisation concernant l'amnistie générale que si le Président met en place un projet définissant les contours de cette initiative. Nous avons accueilli favorablement cette proposition. Nous sommes pour le principe d'aller vers une amnistie générale, que nous avons de tout temps revendiqué », a déclaré M. Boumechra, président du groupe parlementaire du MSP, lors d'une conférence de presse animée à l'APN. Il a exposé le bilan des activités, jugé satisfaisant, de son groupe durant la session d'automne. Selon lui, 36% des amendements introduits sur certains articles de loi ont été proposés par le parti. Le MSP a aussi proposé, au cours de cette session, l'amendement de deux projets de loi : le premier relatif au règlement intérieur de l'Assemblée, le second porte sur la loi 90-31 régissant le travail des associations. Les deux textes sont actuellement au niveau du bureau de l'Assemblée. « Nous devons, à notre avis, revoir certaines dispositions du règlement intérieur de l'APN, car nous estimons qu'il y a eu une certaine évolution au sein de l'APN, d'où la nécessité d'apporter les changements appropriés et nul n'ignore que l'époque de 1997 n'est plus celle de 2005 », a soutenu M. Boumechra. Selon lui, le bureau de l'APN n'a rejeté aucun projet d'amendement proposé par le MSP. L'étude du texte de loi portant sur la levée de l'état d'urgence n'a pas été rejetée, comme elle n'a pas reçu l'irrecevabilité de la commission de la défense. « Nous avons exposé ce dossier actuellement au niveau de la commission. Nous attendons les arguments qu'apportera le ministre de l'Intérieur à la commission. Une fois le point de vue du représentant du gouvernement connu, nous lancerons un débat au niveau d'abord de la commission, et par la suite, le dossier sera débattu en séance plénière », a indiqué M. Boumechra qui a affirmé que la levée de l'état d'urgence et la levée de l'interdiction sur les manifestations et les marches contribuera à la réussite de l'amnistie générale. « Pour pouvoir mener à bien notre mission de sensibilisation sur le projet de l'amnistie, il est impérativement nécessaire de lever tous les boucliers », dira l'orateur qui estime que les projets de loi proposés par le gouvernement et débattus à l'Assemblée répondent d'une manière générale aux aspirations de l'ensemble des citoyens. Le débat sur la loi de finances de 2005, la visite du président de la République et la tenue du 27e congrès des parlementaires africains sont les faits qui ont marqué l'APN le long de la session écoulée. Pour ce qui est de la loi de finances de 2005, M. Boumechra a indiqué que les dispositions de cette loi touchent directement le quotidien des citoyens. L'orateur s'est réjoui de constater qu'il y a eu un consensus entre les partis politiques siégeant à l'APN sur un ensemble d'amendements. « C'est la première fois que les partis de l'alliance adoptent la même démarche afin de faire barrage au projet du gouvernement », dira-t-il. Abordant la question relative au code de la famille, M. Boumechra a réitéré la position de son parti qui est pour les amendements dans le cadre de la charia. « Si le Président décide de promulguer le texte par ordonnance, nous ne changerons pas de position et nous continuerons notre combat dans ce sens. Cependant, il est fort possible que même si le projet est amendé, les citoyens ne tiendront pas compte de la loi, mais ils se baseront plutôt toujours sur les coutumes et les traditions », a souligné M. Boumechra. Sur le volet des privatisations, le conférencier a révélé que son parti n'est pas contre la privatisation des hydrocarbures. A une question relative à un éventuel recours à la mise en place d'une ordonnance pour suspendre l'importation des véhicules de moins de trois ans, M. Boumechra estime que le Président doit recourir à une ordonnance lorsqu'il y a une extrême urgence, et dans ce domaine ce n'est pas le cas. « Une ordonnance pour des affaires qui ne relèvent pas d'une urgence diminue sensiblement de la crédibilité de notre institution. »