La crise frappe de plein de fouet l'économie américaine. Après les 2,6 millions d'emplois perdus en 2008, les chiffres pour le mois de janvier 2009 sont effarants. Selon les données officielles publiées hier par le département américain du Travail, l'économie américaine a perdu 598 000 emplois. Cette baisse est la plus importante depuis 1974, année qui avait suivi le choc pétrolier de 1973. Le secteur de l'industrie manufacturière a été le plus touché avec 207 000 emplois perdus, suivi du secteur de la construction avec 110 000 emplois perdus. Plus grave encore, les chiffres des pertes d'emploi du mois de décembre 2008 ont été revus à la hausse à 577 000 contre 524 000. Le taux de chômage est ainsi porté à 7,6%, selon le rapport publié hier par le département du travail. La perte est plus importante que ne le laissaient prévoir les analystes qui avaient tablé sur 580 000 emplois perdus. Depuis le début de la récession aux Etats-Unis au mois de décembre 2007, l'économie américaine a ainsi perdu 3,6 millions d'emplois. La moitié de ces pertes d'emploi est survenue durant les trois derniers mois, selon le même rapport. Officiellement et selon le rapport, le nombre de chômeurs aux Etats-Unis est de 11,6 millions. Cette annonce devrait mettre plus de pression sur le président des Etats-Unis, Barack Obama, qui fait face à l'opposition républicaine au Sénat pour son plan de relance de plus de 800 milliards de dollars. Selon l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui regroupe les pays les plus développés de la planète, les perspectives économiques mondiales sont à leur plus bas niveau depuis le choc pétrolier de 1973. Le Fonds monétaire international a aussi prévenu que la crise de l'immobilier pourrait être plus longue que prévu et se poursuivre jusqu'en 2010. Selon le FMI, seuls les plans de relance peuvent améliorer la situation. Le FMI estime que ces plans pourraient apporter 0,5 à 1,25% de croissance, selon le pays en 2009. Alors que tout le monde attend un signal des Etats- Unis, qui restent la locomotive de l'économie mondiale, les divergences entre démocrates et républicains sur la nature des mesures à prendre pour relancer la croissance aux Etats-Unis empêchent l'adoption du plan de relance que le président Obama avait promis lors de sa campagne électorale. Après avoir passé l'épreuve de la chambre des représentants, le plan est bloqué au Sénat où les républicains disposent d'une minorité de blocage. Cette paralysie a fait réagir jeudi le président Obama qui a déclaré : « Le moment de discuter était terminé », ajoutant : « Le moment est venu d'agir », avec un signal clair aux sénateurs républicains qui bloquent le texte. Toutefois, les démocrates estiment disposer de voix nécessaires pour faire adopter le plan. Il leur suffira de convaincre deux sénateurs républicains pour voter en faveur du plan et de défaire ainsi la minorité des blocages. Dans le discours qu"il a prononcé, Obama a averti que « si rien n'est fait, cette récession pourrait durer des années.... Notre pays sombrera plus profondément dans une crise qu'à un moment donné nous risquons de ne plus pouvoir résorber ». Les chiffres sur l'emploi ont fait reculer les prix du pétrole à New York hier à l'ouverture avec une baisse de 2,26 dollars le baril. Le brent a lui aussi perdu environ 2 dollars le baril. Malgré les mauvaises nouvelles, le pétrole semble résister avec 39 dollars le baril à New York et 45 dollars à Londres.