Dans un communiqué publié à la fin de sa 30e session ordinaire, tenue le 28 et le 29 octobre à Ramallah, en Cisjordanie occupée, le Conseil central palestinien, une des principales institutions de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a décidé, lundi, la suspension de la reconnaissance de l'Etat d'Israël, ainsi que l'arrêt de la coordination sécuritaire avec Tel-Aviv en Cisjordanie occupée. La suspension ne sera levée qu'en cas de reconnaissance par l'Etat hébreu de l'Etat palestinien libre et indépendant avec Al Qods (Jérusalem-Est) comme capitale. Le Conseil central palestinien autorise par ailleurs l'OLP, seul et unique représentant du peuple palestinien pour la communauté internationale, à mettre fin à ses obligations concernant les accords avec l'Etat de l'occupation israélienne. Parmi ces accords, il y a celui qui régule les relations économiques entre les deux parties, signé à Paris en 1995. Depuis, l'économie palestinienne est totalement dépendante de celle de l'Etat hébreu, ce qui a toujours entravé son épanouissement. Ce n'est pas la première fois que le Conseil central palestinien menace de suspendre la reconnaissance de l'Etat hébreu. Au mois de janvier dernier et même avant, en 2015, ses membres avaient lancé le même appel, qui n'avait pas été mis en application par la direction palestinienne, pensant donner encore une chance au processus de paix d'avancer. Mais après le différend avec l'administration américaine, avec laquelle la direction palestinienne a coupé toutes relations suite à sa reconnaissance, fin 2017, de la ville sainte d'Al Qods comme capitale de l'Etat hébreu, le président Mahmoud Abbas et l'OLP semblent décidés cette fois à prendre des décisions graves bien qu'elles soient très difficiles à appliquer sur le terrain, du fait que les Palestiniens sont sous domination militaire israélienne totale. Mahmoud Abbas avait promis dimanche, à l'ouverture des travaux de la présente session, de s'opposer au plan de paix du président Donald Trump baptisé «la transaction du siècle», malgré toutes les mesures américaines punitives, dont l'arrêt du financement de l'UNRWA, l'Agence onusienne pour l'aide aux réfugiés palestiniens, et de l'autorité palestinienne ainsi que la fermeture de la représentation de l'OLP à Washington. Le président palestinien à comparé «la transaction du siècle» qui, à ce jour, n'a pas encore été présentée officiellement aux Palestiniens, à la promesse de Balfour de 1917 par laquelle le gouvernement britannique se disait favorable à l'établissement d'un «foyer national juif en Palestine», à l'époque sous domination de l'empire Ottoman. «Si la ‘‘promesse de Balfour'' a été adoptée, ce plan-là ne passera pas», a insisté le président Abbas devant les membres du Conseil central palestinien. Dos au mur, avec une administration américaine totalement alignée sur les politiques expansionnistes d'un gouvernement israélien le plus à droite depuis la création de l'Etat hébreu, l'OLP et son président Mahmoud Abbas ont choisi l'affrontement plutôt que l'abdication.