Ce plan concrétise la décision palestinienne de ne plus reconnaître Israël comme Etat, ainsi que celle de la fin d'une médiation américaine dans ce conflit opposant les deux parties. L'Autorité palestinienne a décidé mardi soir de mettre en place un comité chargé d'élaborer des plans de "désengagement" d'Israël, a rapporté hier l'APS. Dans un communiqué rendu public, à l'issue de sa réunion hebdomadaire, une commission ministérielle a été formée pour préparer un plan de désengagement politique, administratif, économique et de sécurité, d'Israël. Les membres de cette commission vont concevoir des plans, des enquêtes et des études, qui permettront à l'Autorité palestinienne de se désengager de l'occupant israélien. Le communique précise que parmi les objectifs de cette commission figure le remplacement de la monnaie israélienne actuelle le shekel, utilisé actuellement par les Palestiniens à l'instar du dinar jordanien et du dollar américain, par une monnaie palestinienne. La même source ajoute que "le désengagement d'Israël comprendra la dissolution des Accords économiques de Paris de 1994, et la satisfaction de l'impératif d'établir une économie palestinienne indépendante en se débarrassant de la nécessité d'insertion dans l'économie israélienne". Ces décisions sont en fait une mise en œuvre des recommandations formulées par le comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) samedi dernier lors d'une réunion présidée par le président palestinien Mahmoud Abbas. L'autre décision importante du CE-OLP est la rupture de tout lien avec Israël et la suspension de la reconnaissance de l'Etat d'Israël jusqu'à ce que celui-ci reconnaisse un Etat palestinien indépendant incluant les territoires occupés depuis 1967. Les Palestiniens, qui déplorent depuis longtemps le fait que leur économie dépende d'Israël, semblent avoir décidé de passer à l'acte, comme l'a souligné le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, lors de la réunion de son cabinet mardi. Selon lui, "l'expansion des colonies et le contrôle militaire israélien sur la zone C", ainsi que "les restrictions israéliennes imposées aux Palestiniens qui y vivaient, constituaient le principal obstacle à l'existence d'une forte économie palestinienne". Rappelons qu'en vertu des termes des Accords d'Oslo, la zone C se réfère aux parties de la Cisjordanie soumises à un contrôle civil et sécuritaire israélien total. Le Premier ministre palestinien a appelé les pays donateurs à faire pression sur Israël afin qu'il supprime toutes les restrictions imposées aux Palestiniens résidant dans la zone C, et leur a demandé de soutenir les divers projets palestiniens, notamment la création d'un aéroport et d'un port maritime en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Il y a lieu de rappeler que ces prises de positions palestiniennes interviennent après la décision du président des Etats-Unis, Donald Trump, de reconnaître al-Qods comme capitale d'Israël. L'administration Trump a encore attisé la colère des Palestiniens en décidant de geler des aides financières américaines à l'agence d'aide aux réfugiés palestiniens des Nations unies (UNRWA). Merzak Tigrine