Sapho (Chanteuse et poétesse française) « Je condamne l'offensive de l'armée israélienne, mais je ne veux pas qu'on vire tous les Israéliens de chez eux. Il faut faire le distinguo entre les hommes politiques et les simples gens. La stratégie mise en place par le pouvoir israélien a toujours été folle, cynique et idiote. En faisant des choses pareilles, il creuse sa tombe. Je suis scandalisée par les tueries des enfants, mais je n'éprouve pas non plus de sympathie pour le Hamas et le gouvernement de Tel-Aviv. Les juifs sont dans l'embarras. Il y a entre eux une grande solidarité inconditionnelle, ce qui donne la peur. Le message de paix est possible. S'il existe un quelconque espoir, nous pourrions convaincre les gens à faire la paix. Personne ne veut la guerre. Si je participe aujourd'hui au concert de soutien pour Ghaza, c'est parce que je veux témoigner de ma solidarité à ses habitants. Moi je suis juive, Marocaine et Française. Je ne crois pas à la guerre. Je chante mes frères d'Orient et je leur rends hommage. » Jamel Debbouze (Comédien franco-marocain) « C'est mon ami Meziane qui gère la salle du Cabaret sauvage à La Villette qui m'a sollicité. J'ai naturellement répondu favorablement. Je voudrais témoigner mon soutien au peuple de Ghaza. Nous avons déjà envoyé un avion plein de médicaments et d'aide alimentaire. Nous travaillons sur d'autres actions. J'espère que l'opinion publique ne va pas oublier rapidement ce qui s'est passé à Ghaza et passer à l'Open d'Australie. Les informations qui nous arrivent de là-bas ne nous réjouissent pas du tout, il faut continuer à mobiliser les gens pour apporter plus d'aides aux habitants de la bande de Ghaza. » Souad Massi (Chanteuse algérienne) « Je suis contente de faire partie des artistes qui soutiennent le peuple palestinien. C'est la moindre des choses que je puisse faire. J'ai composé une chanson, qui sera dans mon prochain album, pour dénoncer les injustices subies par les femmes dans le monde entier. En voyant à la télévision des images d'enfants tués, j'étais triste et malheureuse. En tant que mère, je ne peux pas supporter cela. Je condamne le silence honteux des chefs d'Etat arabes. C'est facile maintenant d'envoyer de l'argent pour tenter de se racheter une bonne conscience. Le peuple palestinien a besoin de sa dignité et d'être reconnu. Je suis prête à aller chanter à Ghaza, je devais d'ailleurs le faire mais des problèmes entre le Fatah et le Hamas ont fait capoter le projet. Je serai prête aussi à aller chanter, un jour, en Israël, car il y a aussi des gens qui luttent pour la paix et la liberté là-bas. Je ne comprends pas pourquoi lorsque les dirigeants arabes font la bise aux Israéliens, personne ne trouve à redire. Et lorsque les artistes veulent chanter là-bas, tout le monde leur tombe dessus. » Mohamed Berkani (Président du CjAF) « En regardant, impuissants, les images des enfants de Ghaza, nous nous sommes demandés que faire pour venir modestement à leur secours ? Nous avons donc pensé à un concert de musique pour marquer notre soutien. Ce concert dépasse les clivages politiques et s'élève au-delà des polémiques. Il est d'ordre exclusivement humanitaire et ne vise qu'à aider les gens qui souffrent dans la bande de Ghaza. Ce que je constate, c'est que les gens ont répondu avec une incroyable spontanéité et présence. Le spectacle organisé conjointement avec l'Institut du monde arabe (IMA) a été monté en 10 jours seulement et les billets ont été vendus en 2 jours. Actuellement, nous réfléchissons à un projet plus grand, comme, par exemple, organiser un autre concert au Zénith de Paris. Nous voulons aussi emmener des journalistes à Ghaza pour constater de visu le quotidien des gens là-bas après la guerre. C'est la première action d'envergure du CJAF, mais nous fourmillons de projets culturels, médiatiques et autres… »