Causant des risques majeurs à la santé publique, à la nappe phréatique et à l'agriculture, cette pollution est aujourd'hui l'objet d'un intérêt particulier. La dépollution industrielle du bassin versant de l'oued Seybouse a suscité finalement l'intérêt des pouvoirs publics après moult hésitations et appels à la protection et à la sauvegarde du milieu naturel. Elle fera d'abord l'objet d'une étude qui sera lancée avant la fin de l'exercice 2009, d'après les explications fournies au ministre des Ressources en eau lors de sa récente visite de travail et d'inspection dans le secteur de l'hydraulique. Confiée au bureau d'étude français Safège -un expert en la matière- pour un montant de 360 MDA (millions), cette étude sera prête dans quinze mois à compter de la date de mise à exécution de l'ordre de service (ODS). Elle aura à identifier les unités industrielles polluantes et à s'intéresser aux procédés de traitement des rejets que chacune d'entre celles-ci utilise pour préserver l'environnement immédiat, y compris la Seybouse, laquelle est devenue, par la force des choses, un réceptacle de divers polluants liquides et autres. Les experts de ce bureau étranger auront également à éplucher les types de traitement de la pollution par zone d'activité industrielle, dans la perspective de mieux cerner et situer les conséquences de ce fléau et d'en évaluer les coûts de traitement. Le champ de l'étude en question va concerner la partie en aval du bassin versant de la Seybouse qui englobe quatre wilayas, en l'occurrence Annaba, Guelma, El Tarf et Souk Ahras. Drainant un bassin de 6 400 km2, l'oued, qui prend naissance à partir des hautes plaines de Aïn Beïda avant de se jeter dans la Méditerranée, enregistre des débits de rejets polluants de toutes sortes (urbains, industriels, etc.) particulièrement du côté de Guelma-Annaba du fait d'une industrialisation importante (cycles, céramique, carrelage, levurerie, lait et métallurgie). Il faut souligner dans ce cadre que le développement industriel s'est fait en rapport avec l'eau, et rares sont les usines qui ne sont pas implantées au bord d'une rivière, d'un canal ou de la mer. La Seybouse représente non seulement une source d'approvisionnement en eau des usines, mais également un réservoir pour les rejets polluants de ces dernières. Des études réalisées ces dernières années par des universitaires, notamment ceux de la filière des sciences de la terre, ont montré que les eaux de cet oued ont atteint un degré de pollution inquiétant, suscitant des risques majeurs sur l'agriculture, la nappe phréatique et la santé publique Les lois relatives à la protection de l'environnement et l'effort de mise à niveau des entreprises industrielles n'ont pas permis, jusqu'à présent, une maîtrise de la pollution. Le projet de dépollution du bassin versant de la Seybouse, s'il venait à être concrétiser, représenterait une solution durable à ce fléau, tout comme la station d'épuration des eaux usées de Lallelick, devant être livrée au cours du premier trimestre de l'année 2010. Avec ces deux réalisations, le milieu naturel sera préservé des dangers de la pollution, à l'instar du secteur de l'agriculture qui va enregistrer un nouvel apport en eau destinée à l'irrigation.