La commission estime que les modifications portées proposent des petites avancées des droits des femmes, notamment en ce qui concerne la conclusion du mariage, la vie du couple et les effets du divorce. «Le projet de loi n'ayant pas été publié, il n'est pas possible de se prononcer sur le détail des modifications et d'apprécier s'il prend en charge la réparation des injustices actuelles les plus douloureuses», affirme Soumia Salhi, présidente de la commission, qui signale qu'il y a lieu d'inscrire clairement dans nos lois l'égalité dans le couple et le partage de l'autorité parentale. Elle estime que l'argumentaire religieux agité contre la suppression du tuteur matrimonial par tous ceux qui prônent l'immobilisme ou la régression semble assez malvenu. «Quand il s'agit des femmes, on nous propose toujours la version la plus traditionaliste d'une législation religieuse présentée comme immuable et rigide. Mais quand il s'agit de la loi de finances, on est prêt à prendre en charge l'évolution du monde», précise-t-elle. La commission nationale des femmes travailleuses relève que la réparation des injustices de la loi actuelle est le moindre des respects pour les femmes. «Les progrès réels promis sur la question du tuteur matrimonial et du logement de la femme répudiée, les petits pas annoncés concernant la tutelle sur les enfants et les limitations imposées à l'arbitraire de la répudiation ou de la polygamie nous intéressent. Bien que cela ne change pas assez la structure inégalitaire de l'ensemble du texte de 1984 qui contredit les transformations constatées de la société algérienne et entrave l'évolution des pratiques sociales», ajoute la présidente, et d'ajouter : «Il faut donc se réjouir d'un projet gouvernemental qui affirme l'intention de répondre aux revendications tant de fois exprimées par les femmes. Le combat est encore long pour assurer l'égalité et la dignité dans nos lois mais aussi dans les mentalités et les pratiques de notre société.»