Le jeune B. Mohamed Farès attend, après 33 mois de détention préventive, un jugement ou une liberté provisoire qui n'arrive toujours pas, en dépit des innombrables demandes formulées. Le concerné vit l'enfer depuis le 23 avril 2002, au motif d'inculpation de vol qualifié. B. Z., le co-inculpé se trouve en liberté provisoire, et ce, depuis la même date. La chambre d'accusation de la Cour suprême ne s'est, quant à elle, pas prononcée depuis sa saisine le 25 janvier 2003, suite à la procédure de cassation introduite par B. Z. Le père de l'incarcéré, qui s'est une nouvelle fois approché de nos bureaux (voir El Watan du 25 septembre 2004), explique mal ce deux poids, deux mesures. Pas du tout convaincu par la réponse (4513 du 26 octobre 2004) émanant du ministère de la Justice, le citoyen saisit le 21 novembre 2004, une fois de plus, le garde des Sceaux. Mais cette correspondance n'a depuis reçu aucune suite. Notre interlocuteur réfute les accusations portées à l'encontre de son fils n'ayant selon lui rien à voir avec le réseau de falsification de châssis démantelé le 20 avril 2002 par la brigade de gendarmerie d'El Ouricia, localité située à 7 km au nord de la capitale des Hauts-Plateaux. Le père au bord, dit-il, de la dépression brandit en matière de détention préventive les articles 123 et 125-1/, 125 bis et 128 de la loi n°01-08 du 26 juin 2001 modifiant et complétant l'ordonnance n° 66-155 du 8 juin 1996 portant code de procédure pénale qui sont, selon lui, pourtant clairs : « Le cauchemar d'une famille qui perdure depuis 33 mois est insoutenable. On ne demande rien d'autre que le jugement de notre fils ou sa mise en liberté provisoire, la mesure accordée au co-inculpé. Pour cela, j'interpelle à travers ces colonnes le président de la République, premier magistrat du pays », déclare en guise de conclusion le père de Farès, à bout de force ...