La lâche agression dont a été victime le directeur de notre établissement ne doit pas rester sans poursuite judiciaire de l'agresseur et contre tous ceux qui l'ont poussé à commettre son acte abject à l'intérieur même du bureau du directeur. » Ce sont là les propos unanimement exprimés par des enseignants révoltés au CEM Kaddour Nader de Mouzaïa. Cet établissement a été, mardi dernier, en début de matinée, le théâtre d'une sauvage agression sur la personne de son directeur. Tout a commencé lundi, à 12h10 exactement, dans la cour de l'établissement, lors de la cérémonie de levée du drapeau national. Un élève âgé de dix-huit ans, scolarisé en classe de 4e année moyenne, refusant de se soumettre à la discipline de la cérémonie et gardant même sa casquette, se voit remis à l'ordre verbalement par un enseignant. Ce dernier aura droit, par la suite, à un chapelet d'insultes et de menaces de la part de l'élève, selon les propos d'un autre enseignant qui a suivi la scène. Le lendemain matin, selon des témoignages recueillis sur place, le frère aîné de l'élève, accompagné de son père, qui lui est resté à l'extérieur du collège, pénètre dans l'enceinte du CEM et se dirige directement vers le bureau du directeur pour avoir sa version des faits et s'élever contre le fait que son frère ait été victime de maltraitance, alors qu'il souffre d'une maladie chronique. Le directeur, après lui avoir expliqué ce qui était arrivé, s'est vu traiter de menteur. Le directeur a mis, donc, fin à l'entrevue et demandé à l'intrus de quitter les lieux. En l'accompagnant à la porte de sortie, le frère de l'élève lui asséna un violent coup de tête avant de prendre la fuite. Les enseignants, en signe de solidarité avec leur responsable, avaient décidé dans un premier temps d'un arrêt des cours avant d'en être dissuadés par le directeur, qui leur a demandé de laisser l'affaire entre les mains de la justice, puisqu'une plainte a été déposée à la sûreté urbaine de la daïra de Mouzaïa. Ce geste condamnable, dont l'information avait fait le tour de toute la ville a jeté l'émoi au sein des enseignants qui s'inquiètent de plus en plus quant à leur sécurité à l'intérieur des établissements scolaires face aux agressions dont ils sont victimes. Des parents d'élèves qui se sont réunis jeudi dernier pour renouveler leur association s'indignent, à leur tour, et craignent surtout pour leurs progénitures. Les concernés de près ou de loin par cet établissement connu, lequel a vu, rappelons-le, le célèbre écrivain Assia Djebar occuper ses bancs, demandent des mesures draconiennes pour mettre fin à ce genre d'agissements.