Les habitants d'El M'hafeur, une vieille cité datant de l'ère coloniale, s'estiment avoir été oubliés par les autorités locales. Routes défoncées, représentant un danger pour la circulation des véhicules et autre transport en commun, absence d'éclairage public à l'intérieur des ruelles pleines de « mares », formées par les eaux usées et autres fuites d'eau potable, en plus de la vétusté du bâti, dont la majorité est menacée d'effondrement, constituent le misérable quotidien de ces citoyens. L'alerte, qui a été donnée il y a une quinzaine de jours, lorsqu'un jeune homme de 24 ans fut enseveli sous les décombres, ne semble pas suffisante. Une indifférence qui a concouru à faire éclore un milieu malsain, poussant de nombreux jeunes chômeurs vers la délinquance. Mohamed-Laïd B., un jeune universitaire, au chômage depuis plus de 5 ans, s'interroge sur l'utilité d'aller voter aux présidentielles, en déclarant : « Pourquoi aller voter le 9 avril 2009 ? Il n'y aura jamais de changement même si les autorités locales nous promettent monts et merveilles. N'est-ce pas ces mêmes vielles figures qui ne cessent pas de nous formuler les mêmes promesses à chaque échéance électorale ? »