Une spécialité dans laquelle il excelle depuis qu'il s'est réfugié en France et où il s'évertue à jouer un rôle d'opposant au roi Mohammed VI et au Makhzen. L'ancien homme fort du régime de Hassan II, envers lequel il voue encore une profonde déférence qu'il refuse d'accorder à son successeur, et pour cause, a tout simplement aligné des contrevérités allant jusqu'à prétendre qu'il n'était pas personnellement contre la tenue d'un référendum sur le Sahara-Occidental, une appellation qu'il réfute au passage, préférant évoquer les régions de Oued Dehab de Séguia El Hamra, Sidi Ifni et Aït Ba'amrane. Mais en prenant soin tout de même de préciser qu'il ne s'agissait pas, pour lui, de décolonisation. Il aurait souhaité, sans aucun doute, que le référendum de «confirmation» ait eu lieu dans la foulée de la Marche verte et en application de l'accord de Madrid de novembre 1975 par lequel l'Espagne de l'époque rétrocédait tout simplement les territoires sahraouis sous sa domination à Rabat. La marche des 500 000 Marocains lancée par Hassan II dans la récupération des «vieilles provinces du Sud du Séguia El Hamra et Oued Dehab» devait servir à entériner, selon l'ancien homme fort du royaume, une revendication historique du Maroc. Et c'est en cela que Driss Basri reconnaît «la sagesse et la clairvoyance» de Hassan II, deux qualités qu'il dénie à son successeur, Mohammed VI. Et l'on sent chez l'ancien premier flic du royaume comme une pointe de regret au point de laisser entendre que l'Algérie de l'époque aurait dû accepter le fait accompli plutôt que de s'en tenir au principe de l'autodétermination d'un peuple colonisé ! Malheureusement pour l'ancien ministre-policier, on ne refait pas l'histoire sur des regrets. L'autre prouesse de l'opposant de fraîche date résidant à Paris consiste à nier l'existence du terrorisme islamiste au Maroc. Aussi bien les attentats de Marrakech que ceux de Casablanca ne seraient, selon lui, que des opérations fomentées par l'étranger. Le terrorisme ? On ne connaît pas, prétend-il. Ce n'est pas un phénomène exportable qui aurait pu venir d'Algérie, affirme t-il. Il suffirait de rappeler à l'ancien ministre de l'Intérieur qu'il a fallu aller chercher Abdelhak Layada, chef et membre fondateur du GIA, au Maroc où il s'était réfugié et où il jouissait de toutes les protections, y compris celle de son ministère. Et que c'est avec angélisme qu'il avait reconnu à l'époque son incapacité à empêcher le passage d'armes destinées au GIA à partir du Maroc, allant jusqu'à prétendre devant des représentants algériens qui s'étaient déplacés à Rabat pour demander que de tels soutiens aux terroristes algériens cessent, qu'il n'avait jamais entendu parler d'armes Uzi et qu'il ne savait même pas ce que c'était, avant que la presse algérienne n'en parle !