Le tristement c�l�bre "�mir" national et fondateur du GIA, Abdelhak Layada, "refait surface" � la faveur d'une lettre adress�e au pr�sident Bouteflika. Dans cette missive qu'il dit avoir dict�e � partir de sa prison � sa famille, ce terroriste, condamn� � mort depuis 1993, fait quelques aveux d'une extr�me importance. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) -Celui qui a sem� mort et terreur d�s l'interruption du processus �lectoral dans toute la r�gion centre du pays confirme, s'il en �tait besoin, le caract�re politique de sa besogne sanguinaire. Interpellant Bouteflika � propos de son projet "d'amnistie g�n�rale" qu'il salue mais juge encore flou, Layada estime que "la solution ne doit pas �tre l'œuvre de certaines parties pour l'imposer aux autres parties. La solution est celle � laquelle tout le monde contribue et qui en satisfasse tout le monde avec votre concours". L'�crit, qui ne peut raisonnablement �tre celui d'un "ancien t�lier" au niveau intellectuel modeste, poursuit : "De mon point de vue, la crise �tant politique, sa solution ne pourra �tre donc que politique (…) et accompagn�e de mesures concr�tes comme par exemple : lib�ration de tous les d�tenus ; le recouvrement de tous les Alg�riens de tous leurs droits l�gitimes civiques et politiques ; la v�rit� sur le sort de tous les disparus (…) Et nous sommes tout � fait disponibles � coop�rer dans ce dossier �pineux". Le sinistre "�mir" d�voile, naturellement, tout de suite apr�s sa tutelle politique. "A partir du moment o� l'Alg�rie fait place � tous les Alg�riens comme vous l'avez d�clar� sans cesse, je reste, quant � moi, profond�ment convaincu que malgr� les interdictions qui le frappent, le cheikh Ali Benhadj peut contribuer � r�soudre la crise." Ce n'est pas la premi�re fois que la preuve est ainsi �tablie quant � la tutelle qu'exerce le num�ro 2 de l'ex-FIS sur les groupes arm�s, le GIA particuli�rement. Comme lui, le GIA appartient en effet � la branche chiite de l'islamisme "djihadiste". D'o�, par exemple, les �gorgements, les massacres collectifs et "zaouadj el moutaa" qui caract�risent le GIA dont le gros des troupes a fait l'Afghanistan. En juillet 1995, effectivement, une lettre de Ali Benhadj, contenant des recommandations "militaires", avait �t� d�couverte sur le cadavre du successeur de Layada � la t�te du GIA, Ch�rif. "Les Marocains ne m'ont pas emprisonn�" Sur un tout autre plan, la missive de Layada comporte une grave r�v�lation impliquant, celle-l�, les autorit�s marocaines. En 1993, les services marocains mettent la main sur l'homme le plus recherch� d'Alg�rie. Voulant en faire une carte de pression et de chantage sur Alger, Rabat n'a d� d'ailleurs reconna�tre sa "prise" qu'� la suite de la pr�sentation de preuves irr�futables par les autorit�s alg�riennes. Khaled Nezzar, alors tout-puissant ministre de la D�fense nationale et membre du Haut-Comit� d'Etat, entreprend en personne un voyage secret au Maroc et n'a pu convaincre ses interlocuteurs d'extrader Layada qu'apr�s d'�pres n�gociations avec le d�funt Hassan II et l'homme fort du Makhzen, l'omnipotent ex-ministre de l'Int�rieur, Idris Basri. C'est ce dernier que Layada confond dans sa lettre � Bouteflika. Pr�cisons au pr�alable que les Marocains ont toujours soutenu la version officielle selon laquelle Layada avait �t� arr�t� puis d�tenu sur le territoire du royaume. "Parmi les raisons qui m'ont incit� � vous �crire, les nombreuses provocations dont je fais l'objet � l'int�rieur m�me de ma cellule (….) dont la toute derni�re reste les d�clarations de Dris Basri au journal El Khabar sous le titre "Dris Basri livre � El Khabar la position du Maroc par rapport au terrorisme en Alg�rie" ce qui me pousse � d�poser plainte contre lui. Bien que convaincu que cela va � l'encontre de ce dont vous souhaitez, cela ne m'emp�che pas pour autant de demander au palais royal marocain et � Dris Basri particuli�rement de pr�senter leurs excuses au peuple ainsi qu'au gouvernement alg�rien. Je vous le dis franchement, Monsieur le Pr�sident : � aucun moment les autorit�s marocaines n'ont arr�t� Abdelhak Layada ni ne l'ont un jour emprisonn�. Cela m'a fait tr�s mal surtout avec le silence de ceux qui ont eu � charge cette question du Maroc et son soutien aux groupes islamistes arm�s. Je suis pr�t, Monsieur le Pr�sident, � vous donner tous les d�tails de cette affaire, du d�but jusqu'� la fin si vous le voulez bien." Abdelhak Layada reconna�t, l�, avoir �t� tout simplement utilis� et non pas d�tenu par les services de Sa Majest�, le Maroc ayant, pis encore, entretenu et soutenu les groupes arm�s islamistes qui ont mis l'Alg�rie � feu et � sang pendant une quinzaine d'ann�es. Quelle suite le "correspondant" de Layada donnera- t-il � de si graves r�v�lations ?