Les activités scientifiques et culturelles, organisées la fin de la semaine dernière à Biskra, ont été placées sous le double symbole du stéthoscope et de la plume. En effet, en marge des journée médicales de Biskra, les 7e du genre, qu'organise, depuis belle lurette, l'association des médecins privés de la Reine des Ziban, l'écrivain, Hamid Grine était convié à dire un mot sur « Le café de Gide », son dernier arôme ! Pardon, son dernier roman, et à procéder, le temps d'une pause-café, à une vente-dédicace qui s'est déroulée sous les lambris du hall du mythique hôtel transatlantique, espace riche des reflets d'antan et des réminiscences des grands hommes qui ont hanté ce lieu et l'ont immortalisé, qui dans sa musique, qui dans ses films et qui dans ses œuvres littéraires, à l'instar de Bella Bartock, Rudolf Valentino et André Gide. A propos de son roman « Le café de Gide », Hamid Grine dira, en s'adressant à la gent féminine, majoritaire dans ce regroupement de médecins : « Si vous, vous avez été enceintes pendant 9 mois seulement, moi j'ai porté mon bébé pendant plus de 20 ans avant d'accoucher de ce livre. C'est vous dire à quel point il m'est cher ». « Le café de Gide », tiré à 5 000 exemplaires, se lit facilement. Azzouz, le narrateur, est un Biskri parti pour Alger. Un jour, il reçoit un coup de fil de Omar, un ancien camarade resté (ce n'est pas de sa faute) à Biskra, le bled perdu. Il lui annonce qu'il a découvert le fameux document où son défunt père parle de sa relation avec André Gide. Pour le lecteur, comme pour l'auteur, c'est le point de départ d'une immersion dans le Biskra de la seconde moitié du siècle précédent. Une sorte de dédale inextricable avec comme fil d'Ariane les témoignages de Gide sur une ville, une palmeraie, des lieux emblématiques, comme la rue des Ouled Naïl, le café Seksaf, le jardin London, Djenan El Beylic, le tout peint de façon admirable. Une ville que l'auteur des « Nourritures terrestres » chérissait et qu'il a immortalisée dans plusieurs de ses œuvres.