La commune de Annaba, qui cumule de manière exacerbée tous les handicaps sociaux, bat les records de la désocialisation avec les sans-logis, le chômage, l'insécurité, la drogue, la violence et bien d'autres maux encore. Les multiples correspondances adressées à notre rédaction sont de véritables cris de détresse lancés par les habitants de la « Coquette ». A ce niveau, l'on craint que les contestations des citoyens fassent tache d'huile et gagnent d'autres communes comme El Bouni, Sidi Amar et El Hadjar, où plusieurs anciens élus, dont des ex-P/APC ont eu à répondre d'actes délictueux ou de complicité, tels la dilapidation de deniers publics, du foncier et autres malversations -toutes portant atteinte à l'intérêt public, ayant même, pour certains, été condamnés à la prison ferme. A quelques semaines des élections présidentielles, et à seulement quelques jours de la visite du Président à Annaba, la situation a atteint un point de non-retour. Au plan de la prise en charge du quotidien des habitants des douze communes de la wilaya, c'est pratiquement l'anarchie. Elle est visible par la dégradation avancée des routes urbaines, du commerce informel, de la circulation routière, des dépotoirs à ciel ouvert, de la multiplication des moustiques, (même en hiver) des rongeurs, des chiens et autres animaux domestiques errants. Il suffit de peu pour que les conseils des APC et ceux de la wilaya soient confrontés à un réel blocage. A très court terme, cette situation pourrait se révéler lourde de conséquences. En place pendant les 4 derniers mandats, la majorité des élus, FLN, ont fait et défait la politique de la commune et de la wilaya en matière de gestion du foncier et du patrimoine immobilier. Sous le regard particulièrement complaisant de la wilaya, dans un mouvement cousu-main, initié par la direction centrale FLN, l'on a décidé de tout, même de qui devront gérer les portefeuilles importants à Annaba. A quelques semaines des élections, le délabrement s'est étendu à tout l'environnement. « C'est à croire que notre wali et nos élus ont des préoccupations autres que celles de prendre en charge le quotidien des citoyens ; à quelques semaines du scrutin présidentiel, les routes sont dans un état alarmant, particulièrement du côté de la cité Didouche Mourad, des Orangers, de Kouba et à travers tout le centre-ville », laisse-t-on dire.